a b c B u r k i n a


L’Éléphant et le Coq

Il était une fois l’éléphant et le coq.

Le coq envoie un fer chez le forgeron pour faire une daba (une houe). Le lendemain, l’éléphant vient aussi chez le forgeron pour avoir sa daba. Il arrive. Il trouve que le forgeron est en train de travailler sur le fer du coq. Il demande au forgeron : « Qui t’a donné ce travail ? » Le forgeron répond : « C’est le coq.» Alors l’éléphant lui crie :  « Enlève ce fer-là ! Prends mon travail tout de suite ! » Le forgeron a peur ; il enlève le fer du coq et il prend celui de l’éléphant.

Le lendemain matin, le coq arrive. Il demande au forgeron : « As-tu fini de fabriquer ma daba ? » Le forgeron lui répond : « J’étais en train de travailler sur ton fer. Mais l’éléphant m’a dit de l’enlever et de prendre son fer. Alors j’ai enlevé ton fer. Il est là. » Le coq répond : « Si c’est comme ça, enlève le fer de l’éléphant. S’il vient, tu lui dis que c’est moi qui ai commandé ! » Alors le forgeron enlève le fer de l’éléphant devant le coq et il se met à travailler le fer du coq.

Le lendemain matin, l’éléphant arrive. Il demande au forgeron : « As-tu fini ma daba-là ? » Le forgeron lui répond :  « Non ! Le coq est arrivé et il a dit qu’il est le premier. Il m’a dit d’enlever ton fer, de le poser pour prendre son fer à lui. » Alors, l’éléphant est fâché, fâché…Il dit au forgeron :  « Enlève le fer du coq et travaille pour moi tout de suite ! Si le coq revient, je vais lui montrer que je suis un homme. » L’éléphant sort, il va à côté et il fait un tas de « caca » Il dit au forgeron : « Si le coq vient, tu lui dis que c’est moi, l’éléphant, qui ai fait ça. Voici quelle est ma force ! »

Le lendemain matin, le coq arrive. Le forgeron lui raconte ce qu’a fait l’éléphant. Il lui montre le tas de « caca » que l’éléphant a posé. Le coq dit : « Ah bon ! C’est l ‘éléphant ! » Il dit au forgeron :  « Mon frère, laisse le travail de l’éléphant et prends pour moi tout de suite ! » Et le coq monte sur le tas de « caca » de l’éléphant ; il éparpille tout. A son tour, il fait un petit « caca » et il le pose. Il dit au forgeron :  « Bon ! Si l’éléphant vient, tu lui dis que c’est moi, le coq, qui ai fait ça !  Voici ma force ! Ce petit « caca » que j’ai fait, tu le lui montres ; c’est ma force ! »

Le lendemain matin, l’éléphant arrive. Avant même d’arriver chez le forgeron, il ne voit pas le tas qu’il a fait : il n’y a plus rien. Il se dit :  « C’est quoi ça ? » Il arrive et il demande au forgeron. Celui-ci explique :  « C’est le coq qui est venu. Il m’a dit d’enlever ton fer et de prendre son fer. Et voici ce qu’il a laissé. « C’est sa force ! »L’éléphant pousse un cri : « Quoi! » Il est énervé, il sort, il casse des branches . Il dit : «  Ce coq-là, tu vas voir ! Je dis que moi….Il n’y a qu’à se rencontrer et nous allons faire la bataille. » Il donne la date de cette bataille. « Dis au coq : s’il veut, il n’a qu’à prendre tous les animaux qui ont des ailes. Et nous allons nous rencontrer ! »

Quand le coq est arrivé, on lui dit tout ça. Il doit se préparer.

Le coq a tout un bataillon. Tous ceux qui ont des ailes sont avec lui : le vautour, les abeilles, les autruches, les perroquets…. L’éléphant, lui, a tous ceux qui ont des sabots : le lion, la panthère, la tortue… tous ceux qui ont des sabots !…

Le jour de la bataille, l’éléphant arrive le premier avec tous ces gens. Il faut attendre le coq. Celui-ci s’est préparé avec ses gens. Le coq a rempli une grande gourde ; tu dirais, c’est de l’eau. Il a pris une autre gourde et il l’a remplie, tu dirais c’est de la boue. Et, ensemble, ils sont partis à la bataille.

L’éléphant avait aussi les singes. Quand il voit arriver le coq, il dit à ses gens d’attaquer. Les singes sont montés sur les arbres. L’épervier était resté au loin. Il est venu et il enlève la tête du singe. « Paf ! » La tête est tombée par terre. "Ca va chauffer !"

Les gens du coq avancent. Les gens de l’éléphant avancent aussi. Quand la tête du singe a été coupée, l’éléphant dit : « Ca va ! on va commencer la bataille. » Le coq sort la calebasse. Mais ce n’est pas l’eau qu’il y a mis, c’est les abeilles. Il les met dans une trompette et il souffle dans la trompette. Alors les abeilles sortent avec des guêpes Elles vont piquer l’éléphant. Et les oiseaux, les autruches et les autres piquent aussi les gens de l’éléphant. Les fourmis-magnans entrent dans la trompe de l’éléphant. Celui-ci commence à casser les bois autour de lui et il se met à courir. Le coq a gagné.

L’éléphant est devant et il court, il court. En courant, il fait des trous, ça fait des creux. La tortue court, mais elle tombe dans les trous de l’éléphant ; elle n’a plus de force.

Ainsi, le coq a chassé les gens de l’éléphant. Le coq a gagné la bataille.

A la fin, on dit : « Bon ! Si tu es plus fort que quelqu’un, il ne faut pas le minimiser. Il faut avoir le respect de tout un chacun ! »

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