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La conférence de l'O.M.C. à Cancún : Le
ministre sénégalais Aïcha Agné Pouyé face à la presse : |
Cette information nous a été envoyée par ENDA Dialogues Politiques et
Oxfam International à Dakar, avec l'appui de CTA.
Lundi 15 septembre 2003 02:51:53 La délégation qu'elle a conduite était l'une des plus dynamiques du coté africain. Le ministre sénégalais du commerce n'a pas épargné sa peine et son temps pour mobiliser ses collègues africains et faire passer le message de la cohésion et de la solidarité. Elle considère que les Africains ne portent en rien la responsabilité de l'impasse à laquelle les négociations de Cancún ont abouti. Madame le ministre, votre collègue du Kenya vient de claquer la porte de la salle de négociation et de déclarer que la conférence est un échec. Qu'est-ce qui, selon vous, justifie cette attitude? On n'espérait pas avoir à Cancún moins que ce que l'on a eu à Doha, mais c'est pourtant ce que l'on nous a offert. Mais que ceux qui nous ont offert cela prennent la responsabilité de cet échec. Nous étions venus de très loin pour faire avancer les choses, mais si un échec doit être constaté parce que l'on nous a offert moins que ce que nous avions déjà obtenu a Doha, que ceux-là qui ont pris cette responsabilité l'assument. Nous sommes venus à Cancún avec des priorités clairement identifiées, en terme de développement, depuis Doha. Ce sont des priorités de survie. Il n'était pas question d'envisager Cancún moins que Doha. Qu'est-ce qui a provoqué le clash? Je ne vous apprendrais rien du tout, vous avez lu la déclaration. Ce que l'on nous a offert depuis hier, non seulement ne nous permettait plus d'espérer, parce qu'il y avait encore de l'espoir, mais se permettait d'ignorer de manière arrogante nos préoccupations, ce que nous ne pouvions accepter, surtout nous les Africains, et nous avons tenu à faire entendre notre voix. Cette nouvelle alliance réunissant les pays en développement et ceux d'Afrique, préfigure-t-elle d'une nouvelle alliance face aux pays développés? Absolument, et c'est cette alliance qui a fait la force de Doha, qui a fait de Doha un agenda de développement, et qui fait que nous sommes aussi mieux préparés, mieux organisés, pour que nos voix aient pu être entendues à Cancun. L'agenda de Cancún était clair et avait été accepté par eux à Doha à l'unanimité. Mais les Américains et les autres puissances disent qu'en négociation, c'est un processus d'échange où chacun donne et reçoit. Qu'est-ce que vous aviez à donner? Excellente question. Pour donner, il faut d'abord avoir. Qu'est-ce que les Africains ont eu pour, d'abord assurer leur survie, maintenir leur existence et se développer, avant de penser à donner. Je voudrais retourner la question. Ceux qui ont eu plus que les Africains et les pays en voie de développement, c'est d'abord à eux de donner. Nous n'avions absolument rien reçu, donc nous ne pouvions absolument rien donner. Notre énergie et notre espoir les plus forts, ont toujours été de pouvoir rétablir l'équilibre. Il n'était donc pas question de donner quoi que ce soit avant de recevoir ce qui pouvait nous permettre d'assurer notre survie. Quelles peuvent être les conséquences de cet échec pour les PMA? D'abord un renforcement de cette solidarité. Ensuite, une meilleure organisation des pays en voie de développement, africains et ACP en général. En termes de renforcement capacités de négociation, pour encore plus de mobilisation, aussi bien sur le plan politique, institutionnel. Mais aussi, plus de mobilisation pour absorber les fonds d'assistance technique qu'il nous faut pour assurer notre développement. Comme c'est dit dans le Nepad, personne ne fera le développement de l'Afrique à la place des Africains. Nous l'avons si bien compris que nous sommes en train de mettre en place des programmes de développement cohérents, pour permettre à nos pays de s'en sortir. Mohamed GUEYE
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