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Sésame: les producteurs africains face aux Chinois

Chronique des matières premières, 13/11/2002  sur RFI
La Chine et l’Afrique sont en compétition sur le marché du sésame. Chinois et Africains au premier rang desquels on trouve les Soudanais, les Nigérians, les Tanzaniens ou les Burkinabés, sont parmi les principaux producteurs de cette graine oléagineuse, loin derrière l’Inde mais loin devant les pays latino-américains comme le Mexique ou le Paraguay.
Entre Pékin et Ouagadougou, on se bat surtout pour emporter les marchés japonais et coréens. Ces deux pays sont en effet les principaux consommateurs d’huile de sésame. Ils achètent la graine pour la transformer. Chine et Afrique donc parce que, côté producteurs, l’Inde est hors jeu en raison de la chute verticale de sa récolte pour cause de problèmes climatiques. Les récoltes africaines sont elles aussi en recul parce que l’an dernier, les prix avaient beaucoup chuté. Beaucoup de petits paysans ont donc abandonné le sésame. Les Soudanais qui sont les principaux producteurs de la région annoncent 40% en moins pour la prochaine récolte. Mais il reste encore de quoi exporter. Un producteur du Burkina Faso a reçu il y a quelques semaines une délégation d’acheteurs japonais. «Ils semblaient intéressés» dit le producteur. Reste que baisse de la production oblige, depuis trois mois, les cours du sésame africain sont nettement à la hausse. Ils atteignent aujourd’hui les 575 dollars la tonne pour une livraison au mois de juin prochain. Le problème pour les producteurs africains, c’est que les Chinois ont d’énormes stocks et que leur récolte est meilleure que celle de l’an dernier. Selon les spécialistes allemands de la revue Oil World, les Chinois ont exporté 62 000 tonnes de graines de sésame vers le Japon depuis le début de l’année. C’est près de 30% de plus que l’an dernier. Cela empêche les prix de monter. Et c’est ce qui empêche les Africains d’empocher une hausse maximale pour leur sésame.

Le karité en baisse


Sur le marché du karité, cette graisse issue de noix produite dans les régions sub-sahéliennes d’Afrique, les prix sont plutôt à la baisse. Au début de l’année, la tonne de karité à son arrivée en Europe valait environ 250 dollars, elle n’en vaut plus aujourd’hui que 180 à 200. Ce recul important s’explique par la taille de la récolte qui est en hausse. Alors que l’an dernier, la production était très inférieure à la normale, on se rapproche maintenant des niveaux habituels, environ 100 000 tonnes. Cela dit, sur le marché européen, les fournisseurs de karité rongent leur frein en attendant l’entrée en vigueur, fin 2003, de la directive européenne autorisant l’utilisation de 5% de graisses végétales autre que le beurre de cacao dans la fabrication du chocolat. Les importateurs en attendent une progression de leurs ventes. Pour l’instant, elle ne vient pas. Les industriels du chocolat subissent la pression des associations de consommateurs et retardent au maximum leurs achats de graisses végétales.
 

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