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L'agriculture, talon d'Achille de la mondialisation 

(clés pour un accord solidaire à l'OMC)

 

C'est le titre d'un livre de 500 pages, de Jacques Berthelot, aux Editions de l'Harmattan (5-7, rue de Polytechnique 75005 - Paris - France). Préfaces de Jean-Marc Boussard et José Bové.
Ce livre, bien argumenté, bien articulé, dénoncent quelques idées reçues, comme celle qui pense qu'un marché libre mondial est la solution de tous les problèmes agricoles. Il montre "qu'il ne faut pas croire un seul instant que les avocats du " libéralisme" soient eux-mêmes très libéraux. Avec de nombreux exemples, fort bien documentés, il montre comment les différentes "boites" multicolores de l'OMC ne servent en réalité qu'à recouvrir des politiques essentiellement dirigistes, orientées de plus en fonction des intérêts des pays "dominants". "
Sur la page 4 de la couverture, on peut lire :"La négociation du nouvel Accord agricole à l'OMC représente un enjeu considérable, s'agissant de garantir la sécurité alimentaire quantitative et qualitative, et plus largement l'équilibre social et environnemental, de toute la planète. Mais elle se heurte à la mystification théorique entourant les concepts de protection, de prix mondial et de distorsions dans les échanges, toute idée de protection à l'importation étant présentée comme l'horreur absolue à bannir totalement.
Les pays occidentaux doivent éliminer très vite toutes les formes de dumping lié à leurs subventions explicites et implicites aux exportations alimentaires afin de garantir le droit des peuples à produire leurs aliments de base, mais le Sud doit reconnaître que ce droit vaut aussi pour le Nord. Puisque tout soutien agricole, interne ou à la frontière, est protectionniste au sens où il confère des avantages de compétivité aux produits nationaux par rapport à ceux des pays tiers, la protection à l'importation est la forme de soutien la plus solidaire pour les produits agroalimentaires de base dans tous les pays. Parce que c'est la seule forme de soutien accessible aux pays pauvres, faute de budget pour des soutiens internes. Parce qu'elle est infiniment plus transparente pour les pays tiers que les soutiens internes. Parce que c'est la seule façon d'avoir une politique agricole basée sur les prix du marché - mais du marché intérieur et non du marché mondial - alors que les aides directes font des agriculteurs européens et américains des assistés permanents rentiers de l'Etat."
 
Il s'agit d'un livre technique, dont la lecture demande un certain effort. Mais un effort qui sera largement récompensé. Mais surtout, il s'agit d'un instrument indispensable pour réfléchir aux politiques agricoles (celles du nord comme celles du sud, celles d'aujourd'hui comme celles de demain).
 
Bonne feuille : tirée du chapitre : Les accords criminels de libre-échange avec les pays ACP (p 362)

L'UEMOA : absence de politique agricole commune.

 

Jacques Berthelot, est économiste rural, ancien responsable de la Chaire Jean Monnet d'intégration économique européenne de l'Institut National Polytechnique de Toulouse, Maître de conférence à l'Ecole nationale supérieur agronomique de Toulouse, chercheur au laboratoire Dynamiques Rurales.
Membre des Verts, d'Attac, de Solagro et d'associations de solidarité internationale.

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