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Les coépouses

 

J’ai tué un bœuf….

 

Il était une fois, un homme qui avait une femme.

Un beau jour, il décida d’en prendre une deuxième. L’arrivée de la deuxième femme, fut la joie de la famille, y compris celle de sa première femme.

Chaque jour, le soleil se lève, et se couche,
et la paix et la joie règnent dans cette famille.

La deuxième femme était la préférée de son mari,
et elle avait toutes ses faveurs.
Elle eut sa première grossesse et enfanta un garçon.
Cela fut la joie de son mari,
et l’amour grandissait au jour le jour.

A cause de son accueil et de son dévouement au travail,
la deuxième femme faisait la joie de toute la famille,
et même du quartier et du village.

C’était une femme toute souriante et pleine de zèle, disponible, respectueuse.Mais, la jalousie grandissait chaque jour dans le cœur de sa coépouse. Et voici qu’un jour celle-ci décida de lui enlever la vie. Mais comment faire ? Elle chercha tous les moyens possibles pour tuer cette dernière qui l’empêchait d’être heureuse et d’avoir l’amour de son mari. Ne trouvant pas de solution, elle décida de continuer sa réflexion.Un beau matin, leur époux les devança au champ et leur demanda de le rejoindre lorsque le repas de midi serait prêt.

C’est ainsi dit que, après avoir fini leurs travaux ménagers, les deux femmes, partirent rejoindre leur époux au champ pour lui apporter de quoi manger. A mi-chemin, le ciel qui était couvert de nuages laissa tomber ses premières gouttes. Elles continuèrent à marcher, mais bientôt se fut la tornade. N’ayant pas de quoi se protéger pour continuer le chemin, la première femme proposa d’aller se mettre à l’abri, avec le bébé, dans un tronc d’arbre mort. Etant à l’abri de la pluie, la femme aînée proposa à la plus petite d’attendre, qu’elle-même allait sortir pour s’assurer de l’état de la pluie et qu’elle reviendrait le lui dire.

Lorsqu’elle sortit, elle se mit à chanter et ordonna au tronc d’arbre de se fermer ; sous son ordre le tronc se ferma sur la pauvre femme et son fils.

Quand la première femme arriva au champ, son mari lui demanda où était restée sa plus jeune femme. Elle répondit qu’elle ne savait pas. Elle dit à son mari que sa bien aimée l’avait devancé au champ.

Dans sa fureur, l’époux rentra au village, informa la famille, le quartier, et tout le village de la disparition de sa jeune femme. Sur-le-champ, le village sortit à la recherche de la jeune femme.

Les jours passèrent, ainsi que les nuits, mais sans résultat.

Désespérés la population reprit les activités de chaque jour.Et voici qu’un jour, en allant au champ apporter le repas à son mari, elle s’arrêta au même lieu, au pied du tronc d’arbre, et commença à chanter. Un chasseur l’apercevant de loin s’approche en se cachant pour bien l’observer, et écouter sa chanson.

Il entendit la femme qui chantait :

« Bonjour, la bien aimée de mon mari,
Je passe, je vais porter le repas à ton mari,
Je sais que tu as faim, toi et ton enfant,
mais que faire,
Il n’y a pas d’ouverture
pour que je te donne à manger.
Oh ! , pauvre femme,
Le ciel s’occupera de toi.
Au revoir, je suis partie. »

Après avoir chanté, elle chargea sa corbeille et continua son chemin.Sans tarder, le chasseur se dépêcha d’aller informer son mari de ce qu’il a vu. Depuis ce jour elle fut soupçonnée.Son mari lui demanda de nouveau :

« Où as-tu laissé ta coépouse ».

Il menaça de la tuer si elle n’avouait pas.

Elle eut peur, et finit par avouer la vérité.
Accompagnés de leurs voisins, ils se rendirent au pied du tronc d’arbre sec.

Elle commença à chanter en disant :

« Arbre, ouvre-toi,
Je te supplie, ouvre-toi,
Je reconnais mes torts,
ouvre-toi,
je ne recommencerai plus,
Pardon, ouvre-toi. »

Et la femme du sein de l’arbre,
d’une voie tremblante répond :

« Ayez pitié de moi.
Je veux voir le jour.
Sauvez moi et mon enfant.
Nous avons soif, et faim.
Venez à notre aide. »

Et soudain, le tronc d’arbre s’ouvrit et la pauvre femme et son enfant sortirent tout affamés. Les termites avaient mangé les fesses de la pauvre femme. Sans hésiter, ils prirent les deux plats de tô qui se trouvaient dans les calebasses, et ils remplaçèrent les fesses de la pauvre femme. Et depuis là, la jeune femme redevint normale.

Voici pour quoi les fesses de la femme sont plus grosses que celles de l’homme.

 

Conte Samo de Banso

Thérèse Kalanjibo.

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