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Pour que la terre reste bonne,brûlons moins de bois !

Une méthode d'animation : Voir - Comprendre - Agir

Au secours des jardiniers : La poudre de neem


Pour que la terre reste bonne, brûlons moins de bois !

Dans beaucoup de régions du Burkina, le manque de bois nous fait souffrir. Dans un précédent numéro, nous avons vu comment beaucoup de femmes brûlait les tiges de mil pour faire chauffer l’eau, préparer la cuisine … et même le dolo. Cela risque de fatiguer la terre, et elle ne pourra plus nous nourrir. Nous vous proposons de fabriquer et d’utiliser 2 objets simples. De cette manière vous brûlerez moins de bois.

1.    Le chauffe-eau solaire ou le chauffe-eau du villageois

Tu peux chauffer l’eau sans feu, avec le soleil seulement.

Pour ça, tu achètes au marché de la peinture noire
(peinture pour les vélos ou les tableaux d’école).
Tu peins en noir un seau en tôle, tu le peins dedans et dehors,
et tu laisses bien sécher la peinture.
Tu mets l’eau dans le seau peint en noir et tu le poses au soleil : l’eau chauffe bien.

Si tu veux l’eau plus chaude, tu poses sur le seau
un plastique qui laisse voir à travers
(beaucoup de choses sont vendues dans des sacs de ce plastique).
Pour que le vent n’emporte pas le plastique
et pour qu’il ne tombe pas dans l’eau,
tu le serres avec une ficelle autour du seau (ou avec un caoutchouc) :
l’eau chauffe plus parce que le plastique est un couvercle
et il laisse passer le soleil.
Tu as de l’eau si chaude que tu ne peux pas y laisser la main.

Ce chauffe-eau te donne de l’eau chaude sans brûler de bois.
Est-il difficile à faire ? Coûte-t-il cher ?

2.    Le thermos en banco

Avec du banco, tu peux garder chaude la nourriture ou l’eau
comme avec un thermos vendu sur le marché…

Sans allumer le feu, tu peux manger chaud et te laver.
Comment faire ?

Le plat chaud ou le seau d’eau chaude perdent la chaleur par tous les côtés.

Tu prépares du banco et tu fais des tas de banco autour des plats ou du seau ;
quand le banco est assez sec, tu enlèves les plats ou le seau :
ces tas de banco ont un trou de la taille et de la forme des plats ou du seau.

Tu laisses bien sécher le banco,
et tu fais des coussins de kapok pour poser sur les trous.

Quand la nourriture ou l’eau sont chaudes,
tu mets les plats ou le seau dans le trou fait pour eux dans le banco
et tu poses dessus le coussin de kapok ;
après la nuit, c’est encore assez chaud.
Essaye et tu verras

Pour la nourriture, il faut aussi que
les fourmis, les rats et les animaux
ne puissent pas venir la manger.

(article tiré d’un ancien numéro de l’Almanach de l’Assistance Écologique)


 Une méthode d'animation : Voir - Comprendre - Agir

Voici une méthode pour avancer ensemble. Tout le monde peut l'utiliser, elle n'appartient pas aux chrétiens, même si certains mouvements chrétiens, comme l'A.C.R.A., l'utilisent régulièrement.

1. De quoi s'agit-il ?

D'abord, il faut se dire que le monde a changé, et qu'il change chaque jour. Aussi, il n'est plus possible de faire comme autrefois quand la population du Burkina ne dépassait pas 2 000 000 000 d'habitants, et que nos grands-parents n'avaient pas beaucoup de besoins sauf pour la santé et la nourriture.

Le travail du paysan est devenu un vrai métier; il s'apprend et il demande beaucoup de réflexions. De plus, très souvent un paysan seul n'a pas assez de force pour changer certaines choses qui rendent son travail difficile. C'est pour cela qu'aujourd'hui beaucoup appartiennent à des groupements ou des mouvements, ou encore à des unions.

La méthode que nous vous proposons, vous allez la mettre en pratique dans votre groupement (ou mouvement). Ou bien si vous n'appartenez à aucun groupement, vous allez la proposer à vos voisins, ou à quelques amis du village. Et vous allez vous organiser pour vous retrouver régulièrement (par exemple tous les 15 jours, ou encore tous les mois).

2. Que faire pendant les réunions ?

Chaque réunion est comme un pas que nous faisons pour avancer ensemble.

a) Pour commencer : Voir.

A chaque réunion on regarde  ce qui s'est passé depuis la dernière fois:.les difficultés que nous avons rencontrées, ce qui nous fait souffrir au village, ou, au contraire, ce qui nous aide à mieux vivre. Si c'est la première réunion de votre groupe, vous allez passer toute la réunion (ou même plusieurs réunions) à chercher tous les difficultés, les souffrances qui sont présentes dans votre village, pour en faire la liste.

Comme on ne peut pas tout réparer à la fois, vous aller choisir ensuite de réfléchir, puis de travailler sur une de ces difficultés.

b) Pour continuer : comprendre.

Pour aller plus loin dans notre marche pour avancer ensemble, vous allez réfléchir ensemble, en vous demandant pourquoi il y a cette difficulté, cette souffrance chez vous ? D'où vient-elle  ? Quelle en est la cause ? Qu'est-ce que nous allons devenir si nous ne faisons rien pour supprimer cette difficulté ?

Ensuite ensemble, nous cherchons les remèdes à cette souffrance, à cette maladie ? Les remèdes qui sont déjà chez nous, entre nos mains, et aussi les remèdes que nous pouvons trouver en allant chercher de l'aide auprès d'amis ou de personnes compétentes.

c) Enfin, il s'agit d'agir.

Il faut faire tout notre possible pour chasser, supprimer la difficulté que nous avons choisi de combattre. A la réunion, on organise donc le travail. Qui va faire telle chose ? Qui va aller rencontrer d'autres personnes pour nous aider ? S'il y a des travaux communautaires, c'est le moment d'en fixer le lieu et la date. Bref, nous nous organisons pour que le travail se fasse facilement.

Après la réunion, chacun rentre chez soi. Il sait quel travail il a à faire. S'il le fait, si chacun fait son travail, alors tout le groupe va progresser, va avancer, et même tout le village. Mais si nous ne faisons rien entre deux réunions, alors, nous perdons notre temps aux réunions.

C'est une méthode pour agir, travailler ensemble. Si on refuse le travail, même si nous avons de bonnes idées, la méthode ne peut pas nous aider.

Nous pensons que cette méthode est très bonne, et qu'elle peut vous aider beaucoup. Nous allons reprendre les explications sur un exemple.

Nous prenons l'exemple d'un groupe de paysans qui cultivent du maïs et du coton.

a) Voir.

A la dernière réunion, les paysans ont dit ce qui était grave pour eux: depuis quelques années, ils voient que leurs champs qui donnaient beaucoup de coton ou de maïs ne donnent plus beaucoup. Certains cherchent de nouveaux champs mais n'en trouvent plus. Il a été décidé de réfléchir la dessus à la prochaine réunion.

b) réfléchir

Depuis la dernière réunion, chacun a déjà réfléchit de son côté, et maintenant on partage ce qu'on a trouvé.

- "nos terres sont fatiguées", elles ont beaucoup donné. Il faut les laisser se reposer, mais où aller ?

- "ceux qui cultivent aussi les arachides et le niébé, ont des terres moins fatiguées."

- "je suis allé voir l'encadreur; il m'a prêté ce petit livre du CESAO  : "engrais chimiques – engrais organiques. Pourquoi ? Comment ?" Il explique que l'engrais chimique ne suffit pas; il faut y ajouter de l'engrais organique, du compost"

- C'est vrai, j'ai un ami dans un village voisin : il fait chaque année 3 fosses à compost : il récolte chaque année beaucoup de coton, de maïs et même des arachides.

Après une longue discussion, tous se sont mis d'accord : ils vont faire du compost. Ils décident d'aller rendre visite au paysan du village voisin qui a l'habitude de faire du compost, pour lui demander conseil. Puis, après cela, ils feront une réunion pour organiser le travail, pour que tous les membres du groupe "gagnent" leur compost avant le prochain hivernage.

C'est un exemple que nous vous donnons, mais c'est à vous de voir vos problèmes, et de choisir le travail que vous allez faire pour commencer.

Bon courage, et que Dieu bénisse vos efforts !


 Au secours des jardiniers : 

La poudre de neem

Tout le monde connaît le neem, (prononcez nim), c'est un arbre qui pousse facilement, et il nous donne une bonne ombre, et du bois pour la cuisine. Mais savez-vous qu'il peut offrir d'autres services. Avec ses graines, on peut fabriquer un bon insecticide pour nos jardins. Voici comment faire :

Comment fabriquer la poudre ?

C'est très simple ! Pas besoin d'acheter de nouveaux outils et en 3 étapes, vous avez votre poudre !

1        Ramassage, séchage et stockage des graines.

Cueillez ou ramassez des fruits mûrs (de couleur jaune) et enlevez la pulpe, si cela n'a pas déjà été fait par les oiseaux ou les chauves-souris. Ce travail n'est pas difficile, car un bon neem produit en moyenne 30 à 50 kg de fruits à partir de sa 10ème année.

Les graines récupérées sont mises à sécher en couches minces dans un endroit sec et sur un support (par exemple sur une natte posée sur des bois). Le produit actif de ces graines (l'azadirachtine) est sensible à la lumière du soleil, il est préférable de faire le séchage à l'ombre. L'endroit doit alors être bien aéré.

Attention ! Les graines doivent être bien séchées pour éviter les moisissures et autres champignons.

Les graines sont ensuite stockées dans un endroit sec et aéré. Les récipients utilisés doivent laisser passer l'air : paniers, sac de jute… Dans tous les cas, évitez les récipients en plastique.

2        Décorticage des graines

Mettez à chaque fois, 2 poignées dans un mortier réservé à ce travail (les graines de neem ont une odeur forte; prenez un vieux mortier). Pilez doucement pour enlever seulement la coque et ne pas casser l'amande. Ensuite, on peut faire le vannage pour séparer les amandes des coques. Triez les amandes : il faut surtout enlever celles qui montrent des traces de moisissures, car elles contiennent des produits qui sont du poison pour les être humains et pour les
animaux domestiques.

3        Broyage des amandes

Pilez les amandes dans un mortier. On obtient ainsi la poudre de neem.

Attention ! La poudre de neem se modifie à la chaleur et au soleil; il est préférable de la préparer seulement quand il y a un besoin.

 

Comment  utiliser la poudre ?

Pour la protection des cultures, la poudre de neem est efficace contre un nombre important de nuisibles. Cependant, il faut souligner que le neem ne tue pas comme la plupart des pesticides chimiques. Son effet consiste plutôt à empêcher les ravageurs de manger la plante, à stopper leur croissance ou leur reproduction.

Les cultures maraîchères.

La poudre peut être utilisée pour protéger vos légumes contre les chenilles ou les insectes. Pour cela, mélangez bien la poudre (3 doubles poignées ou 500 g) à 10 litres d'eau savonneuse (le savon permet de mieux fixer sur les plantes les produits actifs). Laissez reposer au moins une nuit. Ensuite, le traitement se fait, soit à l'aide d'un pulvérisateur (le mélange doit alors être tamisé à l'aide d'un tissu fin), soit avec un balai. Il faut que toutes les parties à l'air des plantes soient touchées sur leurs côtés inférieurs et supérieurs. Faites le traitement le soir après l'arrosage, car l'efficacité diminue avec le soleil. De manière générale, 2 applications par semaine sont conseillées dans les zones fortement infestées. Autrement, on peut se contenter de traiter à des intervalles de 7 à 10 jours. La bouillie de neem est très amère. Il est donc préférable d'arrêter le traitement 3 ou 4 jours avant la récolte. Sinon, il suffit de laver à l'eau les produits à consommer.

Cet article a été écrit avec l'aide de la revue "Baobab" N° 23.


Pour en savoir plus commandez auprès du SEDELAN la fiche technique : "Un ami pour vos cultures et votre santé : le neem."

150 F seulement. 1 300 F les dix. (disponible en français, moore, jula ou lyele).

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