Le dernier Forum des Peuples         s'est tenu à Fana (au Mali) du 6 au 9 juillet 2005. Il y avait plus de         1 000 participants (dont environ 500 agriculteurs ou éleveurs). Il         s'est ouvert avec un symposium sur le thème : "Quel avenir pour         l'Afrique ? Enjeux et perspectives.          Il y eut de nombreux ateliers (une         trentaine). Les principaux thèmes abordés ont été la remise de la         dette (avec le "Tribunal de la dette"), les services,         l'agriculture avec des ateliers sur la question foncière, le coton, la         souveraineté alimentaire, les accords commerciaux (à l'OMC, mais aussi         entre l'Europe et les pays ACP)...           Le Forum des Peuples a maintenant son site         Web (http://www.forumdespeuples.org).         Nous vous invitons à aller y faire un tour.           Voici, ci-dessous, les recommandations qui         ont été faites à l'issue des ateliers aux quels j'ai pu participé.         Je les ai regroupé sous le titre de la souveraineté alimentaire.          Souveraineté         alimentaire          a) Nous refusons de devenir la         poubelle du monde.           Nous demandons des règles internationales justes en faveur d'un         commerce équitable.          Nous pensons que « le droit de maintenir, de protéger et de         développer notre capacité alimentaire, en respectant la diversité de         nos produits et de nos cultures, et sans nuire à la souveraineté         alimentaire des autres pays » devrait être reconnu par la communauté         internationale.          C'est ce droit, pour chaque pays ou union de pays, que nous appelons le         droit de souveraineté alimentaire."                    b) Nous pensons que l'adoption de la politique agricole de la CEDEAO         (appelée ECOWAP) est un pas dans la bonne direction. En effet, elle se         place résolument dans la perspective de la souveraineté alimentaire.          Cependant, nous pensons que cette politique est gravement menaçée par         le tarif extérieur commun(TEC) que la CEDEAO s'apprête à adopter. En         effet, la CEDEAO se prépare à adopter le TEC très libéral de l'UEMOA.         Ce TEC ne permet pas d'appliquer la politique agricole de la CEDEAO (ECOWAP).                    c) Nous devons faire pression sur nos parlementaires et nos         négociateurs, pour que nos chefs d'états et nos ministres ne signent         aucun accord qui soit en contradiction avec l'ECOWAP et la souveraineté         alimentaire qu'il nous faut absolument préserver. Nous pensons que la         CEDEAO devrait exercer son droit de souveraineté alimentaire, - dès         maintenant - sur les produits          les plus sensibles (le riz, le lait, la viande : boeuf, volaille, et les         huiles alimentaires...).          Ces produits pourraient être retirés du TEC, et protégés par des         taxes à l'importation - suffisamment conséquentes - et variables en         fonction du marché mondiale.                    d) La FAO n'est pas à l'écoute des agriculteurs et des éleveurs de         nos pays. Par ailleurs, son existence même semble menacée. Nous allons         entamer une réflexion dans nos organisations pour voir s'il est         possible de sauver la FAO en impliquant « de jure » (de droit), les         paysans et les éleveurs dans l'organisation même de la FAO et en         faisant en sorte que la FAO s'engage résolument sur le chemin de la         souveraineté alimentaire.          Fana, le 8 juillet 2005          P-S: Pour ceux qui voudrait         commencer dès maintenant une réflexion sur la FAO, nous vous         recommandons la lecture du livre de Mahamadou Maïga:          ... Et demain la FAO à l'écoute des peuples paysans et fermiers (aux         édition de l'Harmattan).  |