Une méthode d'animation  :
Voir - Comprendre - Agir

 

Voici une méthode pour avancer ensemble. Tout le monde peut l'utiliser, elle n'appartient pas aux chrétiens, même si certains mouvements chrétiens, comme l'A.C.R.A., l'utilisent régulièrement.

1. De quoi s'agit-il ?

D'abord, il faut se dire que le monde a changé, et qu'il change chaque jour. Aussi, il n'est plus possible de faire comme autrefois quand la population du Burkina ne dépassait pas 2 000 000 d'habitants, et que nos grands-parents n'avaient pas beaucoup de besoins sauf pour la santé et la nourriture.

Le travail du paysan est devenu un vrai métier; il s'apprend et il demande beaucoup de réflexions. De plus, très souvent un paysan seul n'a pas assez de force pour changer certaines choses qui rendent son travail difficile. C'est pour cela qu'aujourd'hui beaucoup appartiennent à des groupements ou des mouvements, ou encore à des unions.

La méthode que nous vous proposons, vous allez la mettre en pratique dans votre groupement (ou mouvement). Ou bien si vous n'appartenez à aucun groupement, vous allez la proposer à vos voisins, ou à quelques amis du village. Et vous allez vous organiser pour vous retrouver régulièrement (par exemple tous les 15 jours, ou encore tous les mois).

 

2. Que faire pendant les réunions ?

Chaque réunion est comme un pas que nous faisons pour avancer ensemble.

a) Pour commencer : Voir.

A chaque réunion on regarde  ce qui s'est passé depuis la dernière fois: les difficultés que nous avons rencontrées, ce qui nous fait souffrir au village, ou, au contraire, ce qui nous aide à mieux vivre. Si c'est la première réunion de votre groupe, vous allez passer toute la réunion (ou même plusieurs réunions) à chercher tous les difficultés, les souffrances qui sont présentes dans votre village, pour en faire la liste.

Comme on ne peut pas tout réparer à la fois, vous aller choisir ensuite de réfléchir, puis de travailler sur une de ces difficultés.

b) Pour continuer : comprendre.
Pour aller plus loin dans notre marche pour avancer ensemble, vous allez réfléchir ensemble, en vous demandant pourquoi il y a cette difficulté, cette souffrance chez vous ? D'où vient-elle  ? Quelle en est la cause ?Qu'est-ce que nous allons devenir si nous ne faisons rien pour supprimer cette difficulté ?
Ensuite ensemble, nous cherchons les remèdes à cette souffrance, à cette maladie ? Les remèdes qui sont déjà chez nous, entre nos mains, et aussi les remèdes que nous pouvons trouver en allant chercher de l'aide auprès d'amis ou de personnes compétentes.

c) Enfin, il s'agit d'agir.
Il faut
faire tout notre possible pour chasser, supprimer la difficulté que nous avons choisi de combattre. A la réunion, on organise donc le travail. Qui va faire telle chose ? Qui va aller rencontrer d'autres personnes pour nous aider ? S'il y a des travaux communautaires, c'est le moment d'en fixer le lieu et la date. Bref, nous nous organisons pour que le travail se fasse facilement.

Après la réunion, chacun rentre chez soi. Il sait quel travail il a à faire. S'il le fait, si chacun fait son travail, alors tout le groupe va progresser, va avancer, et même tout le village. Mais si nous ne faisons rien entre deux réunions, alors, nous perdons notre temps aux réunions.

C'est une méthode pour agir, travailler ensemble. Si on refuse le travail, même si nous avons de bonnes idées, la méthode ne peut pas nous aider.

Nous pensons que cette méthode est très bonne, et qu'elle peut vous aider beaucoup. Nous allons reprendre les explications sur un exemple.

Nous prenons l'exemple d'un groupe de paysans qui cultivent du maïs et du coton.

a) voir.
A la dernière réunion, les paysans ont dit ce qui était grave pour eux: depuis quelques années, ils voient que leurs champs qui donnaient beaucoup de coton ou de maïs ne donnent plus beaucoup. Certains cherchent de nouveaux champs mais n'en trouvent plus. Il a été décidé de réfléchir la dessus à la prochaine réunion.

b) réfléchir :  depuis la dernière réunion, chacun a déjà réfléchit de son côté, et maintenant on partage ce qu'on a trouvé.

- "nos terres sont fatiguées", elles ont beaucoup donné. Il faut les laisser se reposer, mais où aller ?

- "ceux qui cultivent aussi les arachides et le niébé, ont des terres moins fatiguées."

- "je suis allé voir l'encadreur; il m'a prêté ce petit livre du CESAO  : "engrais chimiques – engrais organiques. Pourquoi ? Comment ?" Il explique que l'engrais chimique ne suffit pas; il faut y ajouter de l'engrais organique, du compost"

- C'est vrai, j'ai un ami dans un village voisin : il fait chaque année 3 fosses à compost : il récolte chaque année beaucoup de coton, de maïs et même des arachides.

Après une longue discussion, tous se sont mis d'accord : ils vont faire du compost. Ils décident d'aller rendre visite au paysan du village voisin qui a l'habitude de faire du compost, pour lui demander conseil. Puis, après cela, ils feront une réunion pour organiser le travail, pour que tous les membres du groupe "gagnent" leur compost avant le prochain hivernage.

C'est un exemple que nous vous donnons, mais c'est à vous de voir vos problèmes, et de choisir le travail que vous allez faire pour commencer.

Bon courage, et que Dieu bénisse vos efforts !
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