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Dans 3mois, ce sera la prochaine réunion ministérielle de l'OMC à Hong Kong

L'an passé déjà, je rappelai que le 10 septembre 2003 à Cancun, Lee Kyong Hae, un paysan coréen, s'est poignardé à mort devant le mur de sécurité entourant les réunions ministérielles de l'O.M.C. 

Sur sa pancarte, on pouvait lire : "L'O.M.C. tue les paysans."

Par cet acte, il entendait interpeller le monde pour que les négociations sur l'agriculture tiennent compte des réalités vécues par les petits paysans du monde entier.

Cet enfant est né ce même 10 septembre 2003 dans un village du Burkina Faso. Je lui ai dédié mon livre sur "Le poids du commerce international sur les paysans africains", dans l'espoir que le sacrifice de Lee Kyong Hae nous aide à construire un monde meilleur pour les filles et fils des paysans du monde entier.

Au dernières nouvelles, cet enfant se porte bien. Mais quel avenir préparons-nous pour lui ?

Aujourd'hui, il nous faut nous interroger : à trois mois  de la prochaine réunion ministérielle de l'OMC à Hong Kong, que peut-on espérer ? Bon nombre d'observateurs avertis prédisent un échec en décembre. Les négociations achoppent sur les questions de l'agriculture et sur celles qui ont trait au  traitement spécial et différencié. Justement celles qui intéressent les petits paysans, celles qui intéressent les pays ACP (Afrique - Caraïbes - Pacifique). Il est temps de préparer une alternative.
L'OMC est en train de faire la preuve de son incapacité à traiter les questions agricoles et les questions de développement. Il est temps d'envisager de retirer de l'OMC tout ce qui a trait au commerce des produits agricoles et alimentaires, pour les confier à une FAO réformée en profondeur.

Au moment où l'on envisage de réformer l'ONU, il ne faut pas s'intéresser seulement au Conseil de Sécurité. C'est tout le Système des Nations Unies qu'il faut examiner en profondeur et réformer. Nous pensons qu'il faut réformer la FAO. Il n'est plus possible d'exclure de la FAO les paysans qui par leur travail ont la vocation de nourrir le monde. Le Bureau International du Travail (B.I.T.) pourrait être une source d'inspiration. En effet, il accueille en son sein, de droit, les travailleurs et les employeurs.

Il est temps que des Organisations paysannes et d'autres Organisations de la société civile (représentant, par exemple, les consommateurs) fassent partie intégrante de la FAO. 

Deux livres récents (parmi d'autres) peuvent nous aider dans notre réflexion :

1. Un viel homme et la terre, d'Edgard Pisani, aux Editions du Seuil, janvier 2004.

2. ... Et demain la FAO, de Mahamadou MAÏGA, L'Harmattan, mars 2005.

Koudougou, le 10 septembre 2005
Maurice Oudet

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