Nous avons de bonnes nouvelles des Églises de l'Afrique australe et orientale et de leur engagement envers les APE. Les leaders de différentes Églises de l'Afrique australe et orientale se sont réunis à Dar es-Salaam du 23 au 25 avril 2007.
Comme résultat de cette réunion, une plateforme chrétienne sous AACC, FECCLAHA, FOCCISA et AMECEA a été créée pour s'engager dans les APE.
A la fin de la réunion, une déclaration des participants a suscité beaucoup d'attention dans les médias de ces régions.

Rapport de la Consultation des Églises d'Afrique australe et orientale sur les Accords de Partenariat Économique (APE)

Chers amis/amies,
Nous avons de bonnes nouvelles des Églises de l'Afrique australe et orientale et de leur engagement envers les APE. Les leaders de différentes Églises de l'Afrique australe et orientale se sont réunis à Dar es-Salaam du 23 au 25 avril 2007.
Comme résultat de cette réunion, une plateforme chrétienne sous AACC, FECCLAHA, FOCCISA et AMECEA a été créée pour s'engager dans les APE.
A la fin de la réunion, une déclaration des participants a suscité beaucoup d'attention dans les médias de ces régions.

Les Églises ont commencé à s’engager face aux APE. La réunion de Dar a reconnu l'urgence d'arrêter les APE et réclame une action rapide envers les gouvernements aussi bien qu’envers l'UE. Les Églises demandent plus de temps (une prolongation de la date limite du 31 déc. 2007), un processus plus inclusif dans la négociation des APE, le respect de la souveraineté nationale et la recherche d’alternatives plus durables aux supposés APE.

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Contenu de la déclaration de Dar es-Salaam, Tanzanie, 23 - 25 avril 2007

Nous, les chefs, représentants et membres de sept Conseils des Églises de l'Afrique méridionale et orientale et de l'Église catholique, à travers l'Association de Membres des Conférences épiscopales d'Afrique orientale (AMECEA), étant réunis à Dar es-Salaam, Tanzanie, du 23 au 25 avril 2007, pour examiner et discuter sur les Accords dePartenariat Economique (APE) entre l'Union européenne et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique :

Affirmons et soutenons la protection des vies, le respect des droits humains et la dignité humaine des personnes dans nos pays. Toute politique économique, y compris les politiques de commerce international, devrait être en premier lieu orientée vers un développement durable et une croissance équitable qui soient favorables au peuple.

Nous affirmons les principes suivants :

le commerce international doit être au service du peuple et non du seul profit ;
le commerce international doit être juste et équitable ;
le commerce international ne doit pas être accablant.

La Bible demande à toutes les personnes et aux institutions d'agir avec justice (Michée 6, 8). Nous croyons donc que le système multilatéral de commerce et les institutions impliquées dans les négociations actuelles des APE devraient adhérer à la justice sous toutes ses formes, tenant compte de leurs conséquences sur les citoyens, en particulier sur les pauvres.

Après avoir étudié et analysé les négociations actuelles des APE, nous en venons à la conclusion qu'ils ne sont pas conformes à nos principes. Au contraire, les APE sont une menace pour le bien-être de nos peuples et pour notre développement économique.
Alors que nous apprécions les objectifs de développement de l'accord de partenariat de Cotonou, nous sommes conscients que dans les négociations actuelles l'Union européenne et nos gouvernements ont perdu de vue ces objectifs.

Au lieu de cela, les APE se sont avérés être des accords de libre-échange, qui auront des conséquences nuisibles sur notre agriculture et notre sécurité alimentaire, sur nos industries naissantes ainsi que sur nos ressources naturelles. En outre, ils mèneront à une perte des recettes fiscales qui sont actuellement obtenues sur les marchandises importées.

Les APE ignorent les initiatives régionales d'intégration de l'Union africaine et, à terme, ils les fragiliseront.

Finalement, les APE contredisent, dans beaucoup de domaines, les objectifs et les politiques de développement national.

Alors que l'accord de Cotonou avait préservé la participation de tous les intéressés, les négociations des APE n'ont pas pris en considération les voix et les intérêts des personnes désignées.

Nous invitons nos gouvernements et l'Union européenne à considérer les options suivantes :

L'espace politique et la souveraineté nationale :
Si les APE sont mis en application dans leur état actuel, ils limiteront la capacité de nos gouvernements de poursuivre leurs propres stratégies de développement. Les négociations des APE devraient donc se conformer aux processus démocratiques nationaux tels que la ratification parlementaire.

Solutions :
Nous invitons nos gouvernements et l'Union européenne à considérer des solutions de rechange aux APE telles qu'indiquées dans l'accord de Cotonou. Ces choix ne devraient pas être accablants, mais, au contraire, ils devraient être justes et servir le peuple.

Inclusion :
Les négociations actuelles se font surtout entre les négociateurs des gouvernements et la Commission européenne, excluant d'autres intéressés indispensables tels les citoyens et leurs représentants aux parlements. Pour que les APE soient équitables, nous lançons un appel à l’insertion de tous les intéressés dans le processus de négociation.

Plus de temps :
La date limite pour conclure les négociations des APE est fixée au 31 décembre 2007. Cependant, les habitants de nos pays n'ont pas l'information ni la compréhension suffisantes pour entériner cette décision. Nous estimons donc que plus de temps est nécessaire et nous demandons un report de la date limite des négociations. Ceci donnerait à nos gouvernements l'occasion de lancer une évaluation participative d'impact et d'inclure le développement et des prix de référence dans les négociations.

En affirmant notre rôle de veiller à ce que nos gouvernements adhèrent aux engagements et aux responsabilités qu’ils ont d’assurer le bien-être de leurs citoyens, nous nous engageons nous-mêmes et nous sommes prêts à soutenir nos gouvernements dans la recherche d'options appropriées qui seront centrées sur les valeurs humaines et qui stimuleront un développement durable.

Nous invitons les ministres et les parlementaires des ACP et de l'UE, lorsqu'ils se rencontreront, à tenir compte de nos soucis et de nos principes.

Nous, Églises, ensemble avec d'autres organisations de la société civile, nous nous engageons à travailler plus activement sur cette question aux niveaux régional et africain.

Dar es-Salaam, 25 avril 2007

Les organismes suivants ont participé à la rencontre :
Conférence des Églises d'Afrique (AACC)
Association des membres des Conférences épiscopales d'Afrique orientale (AMECEA)
Construction du Réseau de la Communauté d'Afrique orientale (BEACON)
Justice économique catholique (CEJ)
Le Conseil chrétien du Mozambique (CCM)
Le Conseil chrétien de la Tanzanie (le TDC)
Le Conseil chrétien de la Zambie (CCZ)
Professionnels chrétiens de la Tanzanie (CPT)
Le Réseau pour la Justice Economique (EJN) de Fellowship of Christian Councils of Churches in Southern Africa (FOCCISA)
Le service oecuménique pour la transformation socio-économique (ESSET)
Fellowship of Christian Councils and Churches in the Great Lakes and the Horn of Africa (FECCLAHA)
Conférence épiscopale du Kenya (KEC)
Malawi Council of Churches (MCC)
Missionnaires d’Afrique (MAFR)
National Council of Churches of Kenya (NCCK)
Tanzania Ecumenical Dialogue Group (TEDG)
The Journey
Conférence épiscopale d’Uganda (UEC)
Uganda Joint Christian Council (UJCC)
Ecumenical partners: Bread for the World Church Development Service (EED)
Christian Aid
CCO Norwegian Church Aid

 

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