abc Burkina n° 137

Au Sénégal : Gel des importations d’oignons :
Les producteurs locaux à l’épreuve de la qualité

Article paru dans le quotidien sénégalais "Le soleil"

Importateurs et producteurs ont trouvé avant-hier, au terme d’une réunion présidée par l’Agence de régulation des marchés (Arm), un terrain d’entente pour permettre une bonne commercialisation de la production locale.

On est allé au-delà de la date butoir de l’année dernière, qui fixait le gel des importations d’oignons à seulement 45 jours (de juillet à Septembre). Pour cette campagne, l’arrêt va durer 4 mois, à compter du 1er mai, avec une phase test de 45 jours à l’issue desquels une évaluation sera faite. Si la mesure satisfait les doléances des producteurs, qui ont récemment élevé la voix pour dénoncer la concurrence déloyale de l’oignon venu de l’étranger, elle obéit toutefois à certaines conditions. Ce sont, entre autres, le respect de la qualité de production et la satisfaction de la demande, afin qu’il n’y ait plus de rupture pouvant engendrer une pénurie du produit et une spéculation sur les prix. Durant la période de règne du « Galmy » (oignon local produit hors hivernage), des prix ont été conseillés suivant différentes fourchettes jugées très abordables. Ils devraient permettre d’écouler facilement les produits locaux. Ainsi, le prix fixé au producteur se situe-t-il entre 75 et 125 F Cfa ; il est compris entre 125 et 150 F Cfa chez le collecteur, entre 150 et 175 F Cfa pour le négociant, et fixé entre 175 et 200 F Cfa pour le consommateur. Dans ces négociations, les importateurs ont fait montre d’un esprit de compréhension, en acceptant de s’orienter vers l’oignon local une fois que s’épuisent leurs stocks disponibles. À ce jour, on dénombre 563 tonnes d’oignons importées ,disponibles dans les magasins indépendamment des 629 tonnes déjà commandées et qui attendent d’être livrées. Les producteurs, à travers leurs organisations, notamment l’association des maraîchers des Niayes (Aumn) et l’association des producteurs d’oignons de la Vallée (Apov), ont pris l’engagement de veiller sur la mise sur le marché d’un produit de qualité. Quant aux commerçants, ils ont estimé qu’ils étaient disposés à vendre l’oignon local, mais qu’en revanche, il faudrait que la production locale soit en mesure de satisfaire les normes de qualité et corresponde à la demande locale. Les producteurs ont surtout, pour leur part, justifié leur cri du cœur face à la mévente de leur produit qui a déjà inondé le marché.

Avec les programmes de l’Etat, qui, après avoir subventionné les intrants dans la Vallée, s’est engagé à construire 25 structures de conservation sur financement de 500 millions de F Cfa du Bci, les producteurs ont de quoi aujourd’hui nourrir beaucoup plus d’espoir. En plus des 6 magasins de stockage, disséminés entre Sangalkam (Niayes) et Potou (Louga), l’implantation d’autres, notamment dans la vallée du fleuve Sénégal, devrait permettre de gagner le combat de demain, a déclaré l’administrateur de l’Arm, M. Alioune Cissé.

ADAMA MBODJ

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