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          | Chronique des matières
            premières, 08/12/2004 14:08, www.rfi.fr |  
          | Les Philippines et l’Indonésie étaient de toute éternité
            les principaux importateurs de riz au monde. C’est terminé. Désormais,
            le pays de la planète qui importe le plus de riz est africain.
            C’est le Nigeria. Cette année, ses importations auront tourné
            autour du million et demi de tonnes.Ce phénomène s’inscrit dans une tendance générale.
            L’Afrique, l’Afrique de l’Ouest en particulier, importe de
            plus en plus de riz, le quart des échanges mondiaux. Au Nigeria,
            l’augmentation ! des achats s’expliquent en bonne partie par
            l’importance démographique du pays, plus de 120 millions
            d’habitants. Ce qui est moins compréhensible, c’est que le
            Nigeria affiche sa volonté de réduire les importations et de répondre
            à la demande interne par la production locale. Pour se faire, des
            droits de douane très élevés sont en vigueur, 100% du prix du
            chargement. Cela devrait rendre le prix du sac de riz sur le marché
            intérieur tellement cher que les consommateurs se tourneraient vers
            la récolte locale.
 Oui, mais voilà. Le gouvernement d'Abuja hésite en permanence.
            Tantôt, il affirme vouloir protéger les riziculteurs nationaux.
            Tantôt, ce sont les consommateurs qui ont la priorité, ce qui veut
            dire laisser passer les importations. Par ailleurs, les industriels
            nigérians ne semblent pas maîtriser les techniques du riz étuvé,
            précuit, on appelle cela du parboil, le seul qui se consomme dans
            le pays, comme en Arabie Saoudite. Tout cela a favorisé l’émergence
            d’une corporation d’importateurs, dorénavant assez puissante
            pour se passer des tr! aders internationaux ou des multinationales.
            Les affaires se font donc directement entre fournisseurs thaïlandais
            et grossistes de Lagos, qui n’ont pas le moindre intérêt à ce
            que les importations du Nigeria baissent.
 |  Jean-Pierre Boris
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