Faisons connaissance avec Talato

Talato, en moore, (la langue des mossis, une des 60 langues du Burkina) veut dire mardi. Talato est née un mardi. C'est pour cela que ses parents l'ont appelée ainsi.

Mais pour nous, elle représente toutes ces filles nées dans un des 8 000 villages du Burkina Faso. Car c'est la vie au village que nous voulons vous faire découvrir. Et nous nous promènerons à travers tout le Burkina.

Au village, il n'y a pas "l'eau courante", pas de robinet à ouvrir pour laisser couler l'eau. Il faut aller chercher l'eau au fond du puits, souvent à plus de 15 m de profondeur, parfois à plus de 50 m.

Et ça, c'est le travail des filles et des femmes.

Matin et soir, c'est la corvée d'eau. Mais c'est aussi l'occasion de se communiquer les nouvelles.

La préparation de la nourriture demande beaucoup de temps. Il n'y a pas de boites de conserves, ni de plats préparés !

Même la préparation de la farine de mil est à faire. Il faut commencer par  piler le grain (photo), puis  le vanner.

Ensuite il faudra l'écraser (le moudre) pour en faire une fine farine.
Après, c'est la cuisine proprement dite.

La nuit, pas facile de surveiller la cuisson quand il n'y a pas de lumière : ni électricité, ni lampe à pétrole.

Alors, on allume une paille pour s'éclairer et jeter un coup d'œil dans la marmite.

Malgré tous ces travaux, les filles trouvent quand même le temps de jouer ! Elles aiment bien se retrouver entre elles pour chanter et danser; surtout la nuit quand il y a clair de lune !

Souvent, toutes les filles du quartier se retrouvent pour piler ensemble. Comme ça, elles travaillent dans la bonne humeur, en chantant au rythme des pilons.

 

La grand-mère de Talato a fini de préparer la farine de mil.

Il est temps d'aller la porter à la cuisine pour le repas du matin.

 

Talato prépare le tô, appelé saghabo en mooré (prononcez sarabo !). Il s'agit d'une sorte de semoule épaisse préparée avec de la farine de mil ou de sorgho (cela ressemble beaucoup à la polenta des italiens ou des savoyards).

Il faut également préparer la sauce qui sera servie à part.

 

Très tôt, chez Talato, les enfants apprennent à rendre service.

Comme ces deux enfants qui s'entraident pour se coiffer.


 

Ici, les filles ne perdent pas de temps.

Tout en vendant des galettes de mil et des oignons, la sœur de Talato coiffe son amie !

Talato et Fati  ont passé la nuit dans une des maisons de cette cour.

Elles se lèvent en même temps que le soleil.

Pendant que Talato et sa maman vont au puits, Fati s'occupe de sa petite sœur.

Un jour, quelqu'un demandait à Fati : "Tu n'es pas fatiguée de porter un lourd fardeau comme cela sur ton dos?"

Elle répondit : "Ce n'est pas un fardeau ! C'est ma petite sœur !"

Au puits, Talato et sa maman retrouvent les autres femmes du village. Chaque matin, chaque soir, il faut puiser l'eau nécessaire aux besoins de la famille.

Parfois, comme dans ce puits, l'eau est à plus de 50 m de profondeur.

Les travaux de constructions sont réservés aux hommes et aux garçons. Ils se font le plus souvent pendant la saison sèche. Ou au moment des premières pluies, dans les villages qui manquent d'eau.
Les filles sont chargées d'apporter l'eau nécessaire à ces travaux.

Tout le monde participe, même les plus jeunes !

Chacun selon ses forces !

 

Ces cases rondes, avec un toit en paille sont typiques de l'habitat mossi. C'est que chaque ethnie a sa façon de construire.

Chez les samos, les maisons et les cours sont très proches les unes des autres. Chez les mossi ou les dagara, l'habitat est dispersé, avec des champs autour des maisons.

 

Quand la récolte a été bonne, aussitôt, il faut penser à construire des greniers pour la protéger des animaux.

Dans un bon grenier, le mil peut être conservé plusieurs années.


Tous les paysans font un petit élevage de volailles :
des poules, comme sur cette photo, mais aussi des pintades.

Beaucoup ont aussi quelques chèvres et moutons.

Les chrétiens font également l'élevage des porcs.


Les villageois construisent eux-mêmes leur maison. Si le village a de l'eau en abondance, ils feront ce travail pendant la saison sèche.

Si non, ils profiteront des premières pluies pour s'y mettre; surtout quand une bonne pluie arrive en avance !

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