Qui veut vraiment changer le monde ?!

Le 10 septembre 2003 à Cancun, Lee Kyong Hae, un paysan coréen, s'est poignardé à mort devant le mur de sécurité entourant les réunions ministérielles de l'O.M.C.

Sur sa pancarte, on pouvait lire : "L'O.M.C. tue les paysans."

Par cet acte, il entendait interpeller le monde pour que les négociations sur l'agriculture tiennent compte des réalités vécues par les petits paysans du monde entier.

Cet enfant est né ce même 10 septembre 2003 dans un village du Burkina Faso. Je lui ai dédié mon livre sur "Le poids du commerce international sur les paysans africains", dans l'espoir que le sacrifice de Lee Kyong Hae nous aide à construire un monde meilleur pour les filles et fils des paysans du monde entier.
Aujourd'hui, il nous faut nous interroger : un an après, où en sont les négociations sur l'agriculture à l'O.M.C. (Organisation Mondiale du Commerce) qui se poursuivent au siège de l'O.M.C. à Genève ?
(photo ci-contre)
J'ai pris ces photos (et quelques autres) du siège de l'O.M.C. et du parc qui l'entoure en septembre 2003, lors de mon séjour à Genève, pour
le festival médias-Nord-Sud.
J'ai passé quelques heures très agréables dans le parc qui entoure les bâtiments de l'O.M.C.
J'ai pu me désaltérer dans ce bar situé à 100 m des bureaux de l'O.M.C. et à 50 mètres des rives du Lac Léman. En buvant ma bière, je me disais, en pensant aux négociateurs :

Qui a encore envie de changer le monde dans un lieu pareil ? !

Qui est encore capable,
en ce lieu, de défendre les producteurs africains ? !

Si les négociations sur l'agriculture avaient lieu dans un village africain, (comme ici à Siby, où s'est tenu le Forum des Peuples en 2003), la nécessité de protéger l'agriculture africaine n'apparaîtrait-elle pas clairement ?

Koudougou, le 10 septembre 2004
Maurice Oudet

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