Miser sur l'Agriculture Familiale pour nourrir le monde, c'est vraiment le bon choix !

Comme chaque année, le SEDELAN est heureux de vous souhaiter une bonne année. Cette année 2014 a été déclarée « Année Internationale de l'Agriculture Familiale » par l'ONU. Unissons nos efforts pour que, de fait, les conditions de vie des paysans du monde entier s'améliorent. Que partout dans le monde l’agriculture soit reconnue comme un métier à part entière qui génère des droits et des devoirs. Que le scandale de « la faim des paysans » tende à disparaître. Le SEDELAN ne ménagera pas ses efforts en ce sens.

Devant la laiterie de TamboloLes membres du nouveau bureau de l'Union des Mini LaiteriesMais je ne veux pas quitter l'année 2013, sans évoquer quelques événements prometteurs de ce dernier mois. Le 10 décembre dernier, j'étais invité à Dori pour être témoin de la 6° assemblée générale de l'Union Nationale des Mini Laiteries du Burkina. Cette Union regroupe plus de 30 mini laiteries. Elle a été fondée il y a 6 ans, et chaque année elle a tenue son assemblée générale. Ce qui, malheureusement, n'est pas le cas de toutes les organisations paysannes. Et cette année elle a renouvelé l'ensemble des membres du bureau. C'est ainsi que la présidente, Madame Gariko, a quitté la présidence. Elle a été nommée présidente d'honneur. C'est l'ancien secrétaire, M. Adama Ibrahim Diallo qui a été choisi pour assumer la charge de président. Le SEDELAN continuera d'être aux côtés de l'Union comme précédemment.

Quelques jours plus tard, nous étions à Tambolo, à quelques kilomètres de la ville de Po (aux sud de Ouagadougou, près de la frontière du Ghana, pour assister à la naissance d'une nouvelle laiterie. Le Directeur Provincial des Ressources Animales était là, ainsi qu'un représentant du Maire de Po. Signe d'un bon climat de collaboration. Ce qui est encourageant aussi, c'est de savoir que c'est toute une population (les hommes aussi) qui se lèvent pour aller de l'avant. Il faut savoir que c'est à Tambolo que pour la première fois j'ai vu des femmes peules cultiver. Elles cultivaient leur champ de soja. Ce sont elles qui sont sur la photo. Quant à leurs enfants, tous ceux qui sont en âge d'être scolarisés vont à l'école. Ce qui n'était pas le cas il y a deux ans !

Devant un plat d'amandes de neemLe maraîcher avec un peu de tourteau de neem en mainLa troisième photo de cette page est celle d'une femme qui fabrique de l'huile de neem et qu'elle commercialise au marché de son village. Cette huile est très demandée car elle est très efficace contre la plupart des dermatoses qui touchent les populations qui fréquentent ce marché. Cette propriété du neem est assez bien connue. Ce qui est moins fréquent et mérite d'être notée, c'est que cette femme ne se contente pas de vendre son huile. Elle vend également son tourteau de neem à un cultivateur qui fait du maraîchage. Ce paysan dilue ce tourteau dans l'eau et il obtient ainsi un insecticide avec lequel il traite ses légumes. A l'écouter, il apprécie l'efficacité de cet insecticide. Ses clients aussi sont satisfaits. Car ils savent que trop de maraîchers utilisent des insecticides chimiques souvent dangereux pour la santé. Il y a là une double piste à étudier : les graines de neem peuvent fournir une excellente huile pour la santé, mais aussi un insecticide de qualité pour nos légumes !

Au début de cette année 2014, quand je revois tous ces visages de paysans rencontrés en 2013, je me dis que miser sur l'Agriculture Familiale pour nourrir le monde, c'est vraiment le bon choix !

Bonne année 2014 à vous tous et aux paysans du monde entier !

Koudougou, le 1er janvier 2014

Maurice Oudet
Président du SEDELAN

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