Sur le chemin de la Souveraineté alimentaire (1) :

" Soyons cohérents !

Soyons responsables ! "

Je viens de participer à trois rencontres, dans trois pays de l'Afrique de l'Ouest.
  • La première à Bamako. Il s'agissait d'un atelier de travail de l'AProCA. L'atelier ne portait pas sur la souveraineté alimentaire; mais il faut savoir que l'AProCA s'est engagé publiquement en faveur de la Souveraineté alimentaire.
  • A Bouaké, en Côte d'Ivoire la rencontre avait pour thèmes : les A.P.E. (Accords de Partenariat Economique) et la Souveraineté alimentaire.
  • A Kaolack, au Sénégal, il s'agissait de la 3° édition du Forum Social du Sénégal. Il avait pour thèmes : Stop aux APE dans leur forme actuelle. Pour notre souveraineté alimentaire. Pour un commerce équitable.

Or il se trouve qu'au cours de chacune de ces trois rencontres on nous a servi du riz importé, principalement Thaïlandais ! A Bamako, à la pause, nous avions même des croissants et des boissons importées !

Bien sûr, la souveraineté alimentaire ne se réduit pas au choix personnels, ni à ceux d'une manifestation. Il s'agit du droit des populations, des Etats ou Union d'Etats à définir leur politique agricole et alimentaire. Ce droit repose sur le droit à une protection efficace à l'importation. Les populations de l'Afrique de l'Ouest n'ont toujours pas obtenu la reconnaissance effective de ce droit. C'est pour cela, entre autres, qu'elles continuent à manger abondamment du vieux riz thaïlandais, ou du riz américain subventionné.

Mais si nous voulons être entendu par nos responsables politiques, et par la communauté internationale, il nous faut être, dès maintenant, responsables et cohérents.

Il nous faut montrer, dès maintenant, qu'il est possible de faire la promotion de nos produits et de consommer moins de produits importés.

Il nous faut faire l'expérience que l'on peut "bien manger", voire "mieux manger" en consommant les produits locaux et nos fruits de saison.

Un premier pas vers la souveraineté alimentaire serait de faire en sorte que les ONG, Associations (et bientôt syndicats et organisations politiques) qui ont fait le choix de travailler pour la reconnaissance du droit de souveraineté alimentaire s'engagent à ne plus offrir de riz importé à leurs différentes rencontres. Et plus largement, d'offrir davantage de produits locaux, notamment pour les boisons.

Je lance dès aujourd'hui un appel aux organisateurs du Forum mondial sur la Souveraineté Alimentaire qui se tiendra en février au Mali : Faites en sorte qu'aucun grain de riz importé ne pénètre sur l'espace du forum. Offrez-nous le bon riz malien, spécialement le Gambiaca ! Et pourquoi pas tout un forum en ne consommant que des produits de l'Afrique de l'Ouest, notamment malien.

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