L'actualité nous presse. Nous voyons les américains faire le forcing sur les O.G.M. Ils n'ont pas peur d'accuser l'Europe d'être responsable de la faim dans le monde... parce qu'elle freine l'acceptation des OGM. M. Bush n'a pas peur de faire du chantage : les milliards de dollars annoncés pour lutter contre le SIDA, seront accordés aux seuls pays qui accepteront aussi les O.G.M. !
En ce 9 juillet 2003, la SOFITEX (société qui commercialise le coton du Burkina) organise un atelier sur les OGM (avec l'appui des entreprises qui fabriquent ces OGM !). Nous avons préparé un document qui a été lu et distribué à cet atelier : A qui profitent les OGM ?
Pour aller plus loin, quelques liens utiles :
- La revue l'Ecologiste et son site : www.ecologiste.org
- Inf'OGM (site d'information sur l'actualité des OGM) : www.infogm.org
- OGM-Dangers (site d'information complet et régulièrement mis à jour) : www.ogmdangers.org
- GRAIN (Action Internationale pour les Ressources Génétiques) : www.grain.org
- Contact pour l'Afrique francophone : Jeanne ZOUNDJIHEKPON Esta dirección de correo electrónico está siendo protegida contra los robots de spam. Necesita tener JavaScript habilitado para poder verlo.
A qui profitent les O.G.M. (Organismes Génétiquement Modifiés) ?
Introduction :
Au moment où je commence à rédiger cette contribution, le porte-parole de la Confédération Paysanne (de France) est en prison pour avoir détruit des plants de riz transgénique. Il s'agissait d'un champ expérimental. José Bové et ses compagnons voulaient alerter les chercheurs et la société civile sur les dangers que représente toute culture OGM en plein champ, notamment sur les dangers de contamination des cultures voisines. Dans le journal "Le Monde" du 27 juin 2003, une quarantaine de chercheurs du CIRAD et d'autres de l'INRA reconnaissent que "la contamination d'OGM dans des milieux qu'ils vont immanquablement contaminer ne peut être acceptée." Ils ajoutent : "ces actions ont rempli une fonction d'alerte, pour nous, personnel de la recherche et de l'enseignement supérieur; notre réflexion sur la gravité du problème de l'utilisation des OGM… en a largement bénéficié." Pour ou contre les OGM ? Le débat fait rage, soulevant des interrogations pour l'avenir de la planète !
I - Qu'est-ce qu'un OGM.
- Pour un scientifique :
Un OGM est un être vivant "fabriqué par l'homme". L'homme - par un procédé technique très complexe (donc pas à la portée de tous) - va prendre un gène d'un être vivant et le fixer sur un autre être vivant, mélangeant des gènes de poisson, de fraise, de scorpion, de maïs, de n'importe quel être vivant avec n'importe quel autre.
(Définition d'un gène : Un gène est un segment d'A.D.N. conditionnant la synthèse d'une ou plusieurs protéines et donc la manifestation et la transmission d'un caractère héréditaire déterminé.) - Selon la Commission européenne
(Les états devant faire des lois pour interdire ou permettre l'introduction d'OGM ou encore les contrôler… se doivent donc d'en apporter une définition)
Selon la Commission européenne, un OGM est "un organisme dont le matériel génétique a été modifié d'une manière qui ne s'effectue pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle". (Ce qui veut donc dire que si un chercheur ou un industriel vous dit que les OGM sont naturels ou sont dans la droite ligne de la sélection variétale (le choix, par les paysans, des semences les mieux adaptées depuis la naissance de l'agriculture), il vous ment ! ) - Pour les cinq entreprises américaines qui contrôlent les neufs dixièmes des semences OGM et les pesticides et herbicides qui leur sont associés.
Pour ces entreprises, c'est l'espoir de dominer l'agriculture du monde entier et donc de faire des bénéfices incalculables. Aujourd'hui, cinq firmes, avec en tête Monsanto, contrôlent l'essentiel de la commercialisation des OGM. Quatre pays, Etats-Unis, Argentine, Canada et Chine cultivent 99 % des OGM. Il s'agit essentiellement du soja, du coton, du colza et du maïs. Quelles sont les caractéristiques de ces OGM : ils sont résistants aux herbicides, aux insectes ou aux deux. En 2002, 51 % du soja, 20 % du coton, 12 % du colza et 9 % du maïs cultivés dans le monde étaient génétiquement modifiés.
Deux nouvelles variétés génétiquement modifiées sont prêtes à être cultivées : le riz et le blé !
II - Brève analyse des avantages et des risques des OGM.
- Les avantages (et leur contrepartie !):
* Augmenter les rendements. Mais en contrepartie, les semences sont plus chères, la dépendance plus grande. Les producteurs américains utilisent souvent le coton Bt (OGM), mais avec des coûts de production très supérieur à ceux du Burkina Faso.
* La résistance aux herbicides. Cette résistance aux herbicides peut permettre à un paysan d'accroître la superficie de ses champs et aussi le rendement. Encore faut-il qu'il y ait des terres disponibles (cette disponibilité tend à disparaître au Burkina avec la population qui double tous les 25 ans). De plus, l'accroissement des rendements que l'on peut éventuellement d'un désherbage bien maîtrisé suppose que les plantes aient régulièrement accès à une plus grande quantité d'éléments minéraux à l'unité de surface; ce qui pose d'abord la question de la fertilisation organique et/ou minérale des sols. Ce qui est loin d'être acquis aujourd'hui. Allez en zone cotonnière (ou en zone plus peuplée sur le plateau mossi) et demandez aux paysans s'ils pensent que leurs enfants pourront cultiver les mêmes terres qu'eux ? Le plus souvent leurs visages se ferment…
* La résistance aux insectes paraît également séduisante, dans la mesure où elle permettrait d'épandre moins d'insecticides qu'autrefois. Malheureusement la présence de gène insecticide, présent en permanence dans la plante transgénique, accélère l'acquisition de résistance chez les insectes (selon un scientifique américain, Charles Benbrook, "un champ de coton Bt (coton OGM) produit 10 000 à 100 000 fois plus de Bt que ce qu'utiliserait un agriculteur employant de façon intensive des traitements Bt). Et on connaît les risques encourus par les paysans lorsque les ravageurs résistants à la toxine dont les OGM sont porteurs commencent à se multiplier, sans concurrent aucun, avec pour effet d'anéantir la presque totalité de la récolte. - Les risques :
* Risques sur l'environnement : Tant qu'on ne maîtrisera pas le vent et les abeilles le risque de contamination est très important :
"Les plantes cultivées échangent en effet, par croisements spontanés, leurs gènes avec les variétés sauvages apparentées, qui sont souvent des mauvaises herbes. Ainsi, les gènes étrangers aux autres espèces, voire d'autres règnes, d'animaux ou de bactéries, introduits dans les plantes cultivées, risquent fort de passer dans les variétés sauvages. Les conséquences peuvent être sérieuses pour l'environnement et la biodiversité. Un gène de résistance à un herbicide introduit dans la plante que vous cultivez peut se retrouver dans des mauvaises herbes, favorisant son expansion dans le milieu et éliminant les autres espèces, perturbant également les équilibres écologiques au niveau des insectes butineurs" (Arnaud Apoteker dans " Plantes transgéniques. Une menace pour les paysans du Sud "). Les OGM menacent donc les autres agricultures, et tout spécialement l'agriculture biologique.
Pour contrôler ce risque, des contraintes ont été formulées : entourer les cultures OGM de cultures de variétés traditionnelles, appelées "zones refuges". Mais ces consignes sont loin d'être respectées par tous. Pour les petits paysans, ce n'est même pas possible !
* Risque sur la santé des hommes (et des animaux !). Aujourd'hui personne n'est capable de prouver que les OGM ont des effets pervers sur la santé de l'homme, mais le contraire est également vrai : personne ne peut prouver que ces effets pervers n'existent pas. Les travaux sur les effets des aliments transgéniques (à partir de plantes OGM) sont très peu nombreux, et ceux qui ont été entrepris ont été interrompus. De plus, il est nécessaire de faire des études à long terme, s'étendant sur plusieurs années (comme "la vache folle" nous l'a montré !). Une bonne raison de se méfier des OGM ! Voici à ce sujet le point de vue de Arpad Janos Pustai, biochimiste de la nutrition, spécialisé dans les interactions des composants alimentaires avec le système digestif, reconnu et estimé par ses pairs. Il a fait une expérience avec des rats nourris de tomates OGM. 7 rats sur 40 sont morts. Depuis 1998, il affirme : " Je trouve très, très déloyal d'utiliser nos concitoyens comme cobayes. Si vous me donnez le choix, je ne mangerai pas d'OGM"
III - A nouveau, qu'est-ce qu'un OGM ?
A la lumière de ce que nous venons de voir, reprenons notre question initiale pour différents acteurs :
- Pour un paysan burkinabè averti :
Cultiver des OGM, c'est accentuer sa dépendance, pour un bénéfice très incertain ! Les paysans qui ont l'habitude de sélectionner leurs propres semences, ne pourront plus le faire. Les paysans sont obligés, par contrat de verser des droits "technologiques" et s'engagent à ne pas conserver ou semer les semences obtenues lors de la récolte, et à n'utiliser que les pesticides fournis avec les semences OGM, et à permettre l'accès de la société (semencière) à leur propriété pour vérifier qu'ils tiennent leurs engagements. C'est prendre le risque de fatiguer davantage ses terres, de contaminer toute la brousse… pour un avantage qui risque de ne durer que 3 ou 4 ans. C'est le risque de s'endetter : les semences OGM sont nettement plus chères… Les plantes transgéniques plus exigeantes … Que fera le paysan burkinabè quand les pluies ne seront pas au rendez-vous ? - Pour la Sofitex et la SN Citec :
Pour la Sofitex, OGM veut dire Coton génétique Bt. Un coton-insecticide ! Au niveau des bénéfices potentiels du coton transgéniques, les études et observations divergent de façon importante. Certaines font état de bénéfices importants, d'autres signalent des pertes financières par hectare de culture de coton transgénique (principalement à cause du coût d'achat des semences. Y. Ismaêl qui fait état de résultats très favorables au coton transgénique en Afrique du Sud, conclut cependant son analyse en expliquant que "la période de deux ans est courte, aucune conclusion définitive ne peut être dressée quant aux dynamiques de la région. Quelques paysans peuvent décider de retourner aux variétés de coton non transgénique et ce au vu d'une éventuelle augmentation du prix des semences. (…) Finalement, plusieurs années de données sont nécessaires avant qu'un jugement final des bénéfices liés au coton Bt par les petits exploitants puisse être effectif".
Autre point à prendre en considération. Je n'ai trouvé aucune étude sur les conséquences sur la santé de la consommation d'huile de coton Bt. Aux Etats-Unis les graines sont utilisées pour l'alimentation des animaux. Personnellement, si un jour on introduit le coton Bt au Burkina Faso, je sais que je ne consommerai plus d'huile de la SN Citec ! Et je ne serai probablement pas le seul ! - Pour un producteur de coton :
En plus de ce qui a été dit sur l'intérêt des OGM pour un paysan burkinabè, nous pouvons ajouter qu'actuellement, les cours du coton sont très bas. Ce n'est sans doute pas le moment de se lancer dans la culture du Coton OGM. Pas avant que les Etats-Unis aient supprimé les subventions à leurs propres producteurs de coton. L'exemple des agriculteurs indiens est à méditer. En 2002, ceux-ci ont dû faire face à une crise financière pour avoir investi 5 fois plus d'argent dans l'achat de semences de coton Bt (4 500 roupies par hectare au lieu de 950 roupies pour des semences traditionnelles), qui se sont révélées être sensibles aux insectes auxquels elles étaient théoriquement résistantes ! - Pour un paysan traditionnel ou un paysan "bio" :
Pour lui, les OGM sont avant tout une menace. Les OGM risquent en effet de contaminer ses propres cultures, et de déséquilibrer l'environnement. Les produits "bio" risquent de ne plus être reconnus comme tels. - Pour le président Bush :
Les OGM sont pour M. George W. Bush ses meilleures armes. Grâce aux OGM, il compte bien étendre sa domination sur le monde (avec l'appui des Monsanto, Aventis, Syngenta…qui produisent les OGM). Pour cela il n'a pas peur de pratiquer le chantage. C'est ainsi que l'administration américaine a fait pression sur les pays bénéficiaires de l'enveloppe de 10 milliards de dollars pour lutter contre le sida, liant toute aide à une acceptation des OGM.
M. Bush n'a pas peur non plus d'accuser les Européens d'être responsable de la famine dans le monde. En refusant les OGM, les Européens empêcheraient les pays en développement de les accepter. Mais si M. Bush est si sensible à la faim et à la pauvreté dans le monde, pourquoi a-t-il augmenté les subventions aux producteurs de coton américains quand les Africains lui ont demandé de les supprimer ! C'est que M. Bush a besoin des voix des producteurs de coton pour être réélu, comme il a besoin de l'appui financier des entreprises qui fabriquent les OGM pour sa prochaine campagne électorale ! - Pour un député ou un responsable politique burkinabè :
Pour tout homme responsable, pour tout député ou responsable politique, la question des OGM est une question sérieuse. Personne ne devrait prendre de décision à la légère. Surtout une décision irréversible. Il est plus facile d'ajouter du sel dans une sauce jugée trop fade que d'en retirer quand celle-ci est trop salée.
IV - Que conclure ? Il est urgent d'attendre. Maurice Oudet, Bruxelles le 9 juillet 2003
Demandons un moratoire sur les OGM d'au moins 5 ans.
Une information tirée du quotidien le Pays , du 15 Juillet 2003
L'information pourrait surprendre à la lumière des conclusions du séminaire international sur la culture du coton transgénique tenu à Bobo-Dioulasso, la semaine dernière. Selon nos sources, les premiers essais en champ isolés sont déjà en cours. Deux stations conduisent les essais. Il s'agit des sites de Farakoba dans la région de Bobo Dioulasso et de Fada N'Gourma dans l'Est du pays.
Ces essais visent à prouver la viabilité du coton bt que la firme américaine Monsanto a mis au point au Burkina Faso. Syngenta, l'autre géant de la biotechnologie, s'appréterait à mener des tests similaires. Ces éléments laissent donc penser que le séminaire de Bobo n'était que la partie visible de l'iceberg.
OGM "Prudence en matière de découverte scientifique"
DU 21 au 23 juin 2004, se tient à Ouagadougou une conférence ministérielle et internationale sur les sciences et technologies agricoles en Afrique. La conférence est présidée par son excellence Blaise Compaoré, président du Faso, avec la participation de 15 pays de l'Afrique de l'Ouest .
Certains de ces pays seront représentés par leurs Chefs d'Etat.. La conférence a d'abord fait l'objet d'une déclaration du département américain parue dans la presse écrite burkinabè ((Cf. journal "Le Pays" n°3139 du 4 juin 2004). Elle a ensuite été officiellement annoncée au cours d'une conférence de presse conjointement tenue par son excellence J. Anthony Holmes ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique et le Ministre d'Etat burkinabè de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo. Le thème de la conférence est : "exploitation de la science et de la technologie pour accroître la productivité agricole en Afrique : perspectives Ouest -africaines"; Les objectifs annoncés pour cette rencontre qui se veut celle de grands scientifiques sont, selon l'Observateur Paalga du 8 juin 2004 :
Rappelons que cette conférence internationale vient après le séminaire organisé en juillet 2003 par la SOFITEX et Monsanto qui a été contraint de révéler l'utilisation des OGM (le coton Bt) dans des champs d'expérimentation à Fada et à Bobo respectivement à l'est et à l'ouest du territoire. Depuis lors, de très nombreuses et vives voies critiques se sont élevées sur la question des OGM dans le sens d'une information des populations, d'une meilleure compréhension du phénomène OGM de la part des producteurs et de décideurs politiques, d'une meilleure connaissance de l'état réel des lieux au Burkina Faso et surtout pour appeler au respect du principe de précaution en matière d'utilisation des OGM. Cette situation nous amène à poser les questions suivantes :
A propos de la première interrogation : La connaissance que nous avons des OGM, de leur impact sur la santé humaine et animale et sur l'environnement, nous fait dire que leur adoption doit être une question nationale pour chaque pays africain. Il ne doit pas être permis que pour quelques intérêts immédiats de certains on hypothèque la santé des hommes, des animaux et des plantes et qu'on compromette à long terme l'existence des futures générations. C'est pourquoi le principe de précaution est la règle d'or en matière de découverte scientifique. C'est aussi pourquoi au Burkina Faso où il n'existe aucune infrastructure permettant d'identifier un OGM ou d'analyser des produits transgéniques ainsi que leur conséquences à court, moyen ou long terme et malgré l'existence de directives nationales, il importe d'user de prudence et de patience pour :
D'où la nécessité d'un moratoire de 5 ans au moins pour éviter une entrée et une diffusion anarchique des OGM et de leurs produits; Devant l'ampleur du danger pour nous, notre terre et la vie des générations à venir, devant le risque à très brève échéance de mettre notre production agricole sous dépendance, nous sommes plus qu'interpellés et personne ne peut rester indifférent, car les conséquences ne seront pas sélectives. En conclusion, organisations de la société civile, chercheurs, scientifiques, producteurs et consommateurs de tous les âges doivent s'impliquer et exiger d'être pri en compte pour une A propos de la deuxième question : Faut-il rappeler que l'Afrique a trop longtemps servi les intérêts du développement économique des autres parties de la planète terre ? Quatre siècles d'esclavage et presque deux siècles de colonialisme avec ses variantes de domination et d'exploitation de l'homme africain ne semblent pas suffire à la prise de conscience des africains et particulièrement des dirigeants quant à la nécessité de trouver nous- mêmes les voies de notre salut. Au Burkina Faso par exemple plus de 80% de nos ressources financières sont utilisées pour payer une dette récurrente, et pour importer des produits (pétrole, véhicule, matériaux de construction, alimentation et même les jouets d'enfants. Quel peut être le rôle des biotechnologie devant une telle situation ? La consommation de produits finis des biotechnologies n'est qu'une solution à court terme et sans lendemain, une perpétuation de la dépendance vis-à-vis des multinationales. Comment expliquer la subite générosité et la grande sollicitude du gouvernement américain et des multinationales telles que Monsanto et autres qui nous financent des séminaires, des expérimentations et des rédactions de textes réglementaires, etc. Ceux qui s'engagent contre la subvention du coton par le gouvernement américain devraient comprendre que les OGM ne peuvent pas tout en matière d'accroissement de la production. Ils devraient en conséquence prendre du recul et se demander ce que viennent chercher les Américains et leurs multinationales au Burkina Faso en matière de biotechnologie. Il n'est pas un secret pour personne que lorsque le capitaliste sort 1 franc il en récoltera 10. Monsanto et autres en dépensant aujourd'hui sans compter pour l'agriculture africaine, loin de viser à la rendre autosuffisante, entendent bien la contrôler et ce, jusqu'au niveau de la production et de la sélection des semences. A propos d'accroissement de la production agricole et de la sécurité alimentaire Nous pensons que si la faim existe encore dans ce monde ce n'est pas faute de nourriture de manière absolue. En effet, la production alimentaire mondiale est suffisante pour nous nourrir tous, même sans l'intervention des OGM. L'une des causes de la famine est l'inégale répartition de la production. Pourtant aucun des thèmes prévus à la conférence ministérielle internationale n'abordera le problème sous cet angle. Ainsi, cette conférence qui se déroule à Ouaga 2000, loin de notre peuple, est une initiative du gouvernement américain et des firmes transnationales à l'écoute avant tout de leurs propres intérêts géostratégiques et financiers. Derrière les objectifs meilleurs annoncés se noue une véritable tragédie dont l'enjeu est la pénétration et l'expansion des OMG en Afrique de l'Ouest... Les Américains entendent ainsi passer par le petit , le pauvre et nécessiteux Burkina Faso pour supplanter leurs rivaux européens dans le contrôle du marché africain. Ouagadougou le 20 juin 2004 Signataires : ABAD (Association Burkinabè pour l'abolition de la Dette) ASAD (Antenne Social Alert/Burkina), B.LONGA (Bureau de Liaison des ONG et Associations), CADTM/ATTAC/Burkina (Collectif pour l'Annulation de la Dette duTiers-Monde), CPPGA (Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain), CCAE(Cadre de Concertation en Agro Ecologie), COAFEB(Coordination des Associations Féminines du Burkina), CV-OGM/BF (Coalition de Veille Face aux OGM au Burkina Faso) RECIF/ONG (Réseau de Communication et d'Information des Femmes) SEDELAN (Service d'Editions en Langues Nationales) SPONG (Secrétariat Permanent des ONG) |
Pas aux agriculteurs ! En effet, de nouvelles études contredisent le rapport de la FAO et montrent que le Coton génétiquement modifié Bt ne bénéficie pas aux agriculteurs.
Communiqué de la Coalition de la Société du Deccan (Andhra Pradesh)pour la défense de la biodiversité (The Deccan Développement Society, AndhraPradesh(AP) Coalition in Défense of Diversity) et de GRAIN.
Le 17 mai, la FAO a publié un rapport, « Les biotechnologies agricoles: une réponse aux besoins des plus démunis ? » présentant une image positive des cultures génétiquement modifiées et recommandant que davantage de ressources soient engagées dans le développement des technologies du génie génétique pour les pays en développement. La partie centrale de ce rapport est l'analyse des expériences des agriculteurs avec le coton Bt dans le monde. La FAO déclare que « les agriculteurs les plus démunis des pays en développement peuvent tirer des avantages significatifs de l'adoption des cultures transgéniques en termes de récoltes plus élevées et d'un rendement plus stable, de coûts en pesticides plus bas et une réduction des risques sanitaires dus à l'exposition aux pesticides chimiques. » Mais la FAOignorece qui se passe réellement sur le terrain, car le coton Bt a échoué à apporter des avantages aux petits agriculteurs dans le monde. Aujourd'hui deux nouvelles études sur le coton Bt en Inde et en Afrique de l'Ouest réalisées par la Coalition de la Société du Deccan (Andhra Pradesh)pour la défense de la biodiversité et GRAIN apportent des preuves supplémentaires de l'échec du coton Bt dans les champs et de l'échec de la FAO à défendre les intérêts des petits agriculteurs. Elles arrivent au moment où le Directeur général de la FAO reçoit une lettre signée par plus de 1500organisations et individus exprimant leur indignation et leur désaccord vis-à-vis du rapport de la FAO.
Le rapport de la Coalition d'Andhra Pradesh, intitulé « Le coton BT a-t-il encore échoué en Andhra Pradesh en 2003-2004 ? » a étudié les cas de164petits agriculteurs de trois districts d'Andhra Pradesh pendant lasaison2003-2004. Il établit que le coton BT réduisait le recours aux pesticides et augmentait les rendements de manière insignifiante, dans l'ensemble, les profits des agriculteurs cultivant du coton BT ayant baissé de 9 %. Cela contredit directement les données tirées d'une étude menée par ACNielsenpour Monsanto, qui déclare que les profits des agriculteurs avaient augmenté de 92 %, et cela montre combien les données fournies par l'industrie ne sont pas fiables. L'enquête de Monsanto, menée par une agence de marketing, est entrée en contact avec les agriculteurs par l'intermédiaire de questionnaires distribués juste après leur période de culture. Etant donné que la grande majorité des agriculteurs indiens ne gardent pas les comptes de ce qu'ils ont dépensé pour leurs cultures, une étude basée sur un unique questionnaire comme celui-ci peut toujours être trompeuse. L'étude de la Coalition de l'Andhra Pradesh, au contraire, s'est effectuée en continu avec les agriculteurs, en les rencontrant tous les 15 jours et en restant toujours proche des réalités de la situation. Il est par conséquent inquiétant que le rapport de la FAO établisse son portrait enthousiaste du coton BT en Inde exclusivement sur des données collectées par Monsanto durant la période de ses essais en champs en 2001. Le rapport ignore tout simplement les nombreuses études officielles et indépendantes qui ont eu lieu ultérieurement sur les expériences des agriculteurs avec le coton BT et qui démontrent de manière écrasante l'échec du coton BT en Inde.
L'évaluation de la FAO sur le coton BT est jalonnée de ce genre d'informations sélectives. L'aperçu qu'elle donne des expériences des agriculteurs avec le coton BT en Afrique du Sud est basé sur une enquête unique de la zone des Makhatini Flats menée par des chercheurs de l'Université Reading (Royaume Uni), qui repose sur des données recueillies dans les fermes par l'entreprise Vunisa Cotton, le seul distributeur de coton et fournisseur d'intrants pour le coton de la région. Aucune mention n'est faite des problèmes liés à la sécheresse qui ont accablé les cultivateurs de coton dans la région ces trois dernières années et qui ont entraîné de sérieux problèmes d'endettement pour les petits cultivateurs de coton BT. Selon l'étude menée par l'ONG South African NGO Biowatch, le problème de l'endettement est tellement grave que Vunisa Cotton et la Landbalk (la compagnie finançant le coton BT) se sont retirés du projet sur le coton BT parce que les agriculteurs ne pouvaient pas rembourser leurs dettes. Le rapport de la FAO omet aussi de mentionner l'introduction désastreuse du coton BT en Indonésie, où les agriculteurs en colère par l'échec du coton BT a répondre à ses promesses, ont obligé Monsanto à retirer rapidement le coton BT du marché. Pendant les deux années où il a été cultivé en Indonésie, le coton BT a augmenté le recours aux pesticides et a plongé les agriculteurs dans la spirale de l'endettement.
Là où la FAO touche le fond, dans sa façon de considérer le coton BT, c'est quand elle suggère que les agriculteurs de l'Afrique de l'Ouest perdront des centaines de millions de dollars de profits potentiels s’ils n'adoptent pas le coton BT. Cette suggestion est basée sur une étude unique qui se sert d'un prix artificiellement bas pour les semences de coton BT (au moins quatre fois moins que ce qu'il devrait être) et du même genre de données réduites que celles utilisées dans le rapport de la FAO. Le nouveau rapport de GRAIN sur l'éventuelle introduction du coton BT en Afrique de l'Ouest présente une image totalement différente.
Le rapport de GRAIN, intitulé « Le coton génétiquement modifié prêt à envahir l'Afrique de l'Ouest : il est temps d'agir ! » établit que le coton BT ne réduira pas le recours aux pesticides de manière significative ni n'apportera d'avantages économiques aux agriculteurs de la région. Les cultivateurs locaux de coton, les scientifiques et les ONG consultés pour l'étude disent qu'il serait bien plus efficace pour les institutions publiques de se préoccuper de soutenir les programmes de réduction des pesticides qui ont déjà prouvé leur efficacité et qui ne dépendent pas des technologies étrangères. Curieusement, le rapport de la FAO passe sous silence ces programmes de la Farmer Field School sur le coton, projets financés actuellement par la FAO en Afrique de l'Ouest. Les derniers résultats du Programme intégré de production et de gestion des maladies au Mali montre que, en utilisant les ressources et les savoirs locaux, les cultivateurs de coton étaient capables de réduire l'usage des pesticides de70%, tout en augmentant leurs rendements de 25% et leurs revenus de 49%.Sans avoir recours à aucune technologie étrangère coûteuse !
GRAIN a développé un site web sur le coton BT qui donne une image plus équilibrée des expériences des agriculteurs.(http://www.grain.org/research/btcotton.cfm) Les deux rapports, celui de la Coalition d'Andhra Pradesh et celui de GRAIN, sont disponibles sur ce site. Le rapport de la Coalition de l'AP est aussi disponible sur le site de la Société de développement du Deccan (http://www.ddsindia.com). Le site de GRAIN offre aussi un ensemble de ressources sur le coton BT, dont quelques-unes sont énumérées ci-dessous. Ceux qui cherchent à exprimer leur mécontentement concernant le rapport de la FAO peuvent toujours signer la lettre ouverte au Directeur Général de la FAO, soutenue par GRAIN et plus de 1500 organisations et individus, disponible sur le site de GRAIN (www.grain.org).
MANIFESTE
Le Mali face à la menace des O.G.M
Subvenir à sa propre alimentation est un acte de souveraineté politique ainsi qu’un droit qui est consacrée par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (D U DH ) de 1948. Le Pacte sur les Droits Economiques, Sociaux et Culturels de 1966 souligne quant à lui dans son article 11 « le droit de chaque nation de maintenir et développer sa propre capacité de production alimentaire en respectant la diversité des produits et des cultures, et sans nuire à la sécurité alimentaire des autres pays ».
L’Etat malien qui a adhéré à la DUDH et signé ce pacte est interpellé par un devoir de vérité, de cohérence et de justice envers notre peuple à l’heure où la plus grande puissance mondiale, les Etats-Unis d’Amérique, lui vante ainsi qu’à d’autres pays africains, les avantages des Organismes Génétiquement Modifiés (O.G.M. ). Au nom de la compétitivité et de la rentabilité elle presse nos dirigeants de franchir un pas nouveau et décisif dans la destruction de nos économies, de nos références culturelles ainsi que de nos écosystèmes.
L’organisation par le gouvernement américain du 21 au 22 juin 2003 à Ouagadougou( Burkina Faso ) d’une conférence internationale, sur les avantages présumés de la biotechnologie et des O.G.M, relève de cette violence politique et symbolique. Elle était adressée à une quinzaine de pays africains avec, à leur tête, quatre chefs d’Etat dont le Président Amadou Toumani Touré.
Le système néolibéral qui se prétend démocratique, viole de manière flagrante nos droits politiques en détournant les élites des préoccupations et des demandes explicitement formulées par leurs peuples.
Tant d’ingérence impose à la société civile davantage de vigilance et d’effort de coordination. Tel est le défi que la Coalition malienne contre les Organismes Génétiquement Modifiés (O.G.M ) et pour la Sauvegarde du patrimoine génétique se propose de relever. Les enjeux sont politiques, économiques, sanitaires, culturels et environnementaux.
Au plan politique, ces dernières années de libéralisation de l’économie malienne se sont soldées par la perte de prérogatives et de souveraineté par l’Etat ainsi que par la paupérisation croissante des Maliens et des Maliennes. Il apparaît plus clairement aujourd’hui que par le passé, que les nations riches défendent d’abord et par-dessus tout, les intérêts des multinationales.
Nous, organisations signataires du présent Manifeste, invitons l’ensemble de nos compatriotes, gouvernants et gouvernés, à davantage de lucidité, de maturité politique et de solidarité face à cette terrible réalité. Electricité, chemin de fer, or, filière cotonnière… sont autant de secteurs dont nous nous sommes laissés déposséder au nom de l’efficacité, de la compétitivité et de la rentabilité. Il en est ainsi parce que nous avons tendance à penser que les nations riches et industrialisées savent pour nous et peuvent mieux que nous-mêmes dans la transformation de nos économies et de nos sociétés. Il apparaît, désormais, sans ambages que plus nous libéralisons, plus nous nous appauvrissons.
Les paysans et les paysannes qui constituent la majorité de la population, paient particulièrement cher pour ce manque d’assurance, de perspicacité et de capacité de proposition de l’élite sur qui ils devraient pouvoir compter.
A présent en plus de la pandémie du Sida et de la prolifération des armes légères, nous sommes confrontés avec les OGM à une menace qui a tout d’une arme de destruction massive si l’on considère le nombre de victimes potentielles dans nos pays.
La Coalition, au regard de la gravité de notre situation, estime que les élites politiques et scientifiques n’ont pas le droit de prendre de nouveaux risques en nous imposant les O.G.M.
Les quatre chefs d’Etat africains qui ont pris part à la Conférence de Ouagadougou, se sont montrés prudents, en déclarant qu’ils attendent des preuves quant au caractère inoffensif des O.G.M pour la santé et l’environnement. Nous n’aurions rien à craindre si nos dirigeants se mettaient à l’écoute des faits et se méfiaient davantage des promesses des multinationales ainsi que des positions de certains de nos scientifiques déjà acquis à leur cause. Appui financier et logistique, oblige à des structures de recherche indigentes.
La Coalition, craint en effet, que dans le manque de concertation, de coordination et sous la pression politique du gouvernement américain, les dirigeants africains reviennent sur l’attitude de prudence qu’ils ont adoptée à Ouagadougou. Cette crainte est d’autant plus fondée que les prises de position des ministres de l’Agriculture du Burkina Faso et du Mali sont plus tranchées. Ceux-ci prétendent que la maîtrise de la science et de la technologie devra accroître la productivité agricole. Les chantres des Organismes Génétiquement Modifiés, ne tiennent pas davantage compte des faits récents dont l’échec de la Cinquième Conférence ministérielle de l’Organisation Mondiale du Commerce (O.M.C ) à Cancun (septembre 2003 ) dû en grande partie au refus du gouvernement américain, de renoncer aux subventions agricoles qu’il octroie à ses producteurs de coton, faussant ainsi le jeu de la compétitivité. L’accès aux médicaments, notamment à la trithérapie, qui correspond à une demande réelle des Africains, n’est pas davantage pris en compte par les Etats-Unis. Ils perdent de vue les mécanismes de domination et de pillage qui ont jusqu’ici présidé à la transformation de l’agriculture dans nos pays en la détournant de sa mission sacrée : nourrir les Africains et les Africaines. Les progrès réalisés ( motorisation, mécanisation, variétés et races améliorées, intrants…) ont essentiellement profité aux cultures d’exportation dont les pays industrialisés ont besoin avec des retombées pour l’Etat et une minorité de producteurs, du reste endettés.
Les gains de productivité obtenu au niveau des cultures de rente ont de surcroît été mal utilisés et parfois détournés de la satisfaction des besoins de l’ensemble du monde rural. Les régimes de subvention agricoles des pays riches aggravent cette situation. Aujourd’hui, seuls peuvent se maintenir, les producteurs nationaux relativement et les investisseurs étrangers.
Les paysans démunis et exclus qui constituent la majorité, ont surtout besoin de bonne terre, d’eau, de semence, de savoirs et d’équipements qui n’ajoutent pas à la dépendance et à l’endettement.
. La logique hypocrite, injuste et meurtrière du néolibéralisme crée des demandes qui font vendre au lieu d’écouter et de satisfaire celles qui émanent des gens. La compétition, une contre valeur, s’organise autour de faux défis. Il en est ainsi entre pays comme à l’intérieur de nos frontières entre gouvernants et gouvernés. Deux pays voisins et frères comme le Burkina Faso et le Mali, qui devraient être unis et solidaires sont poussés à une compétition ouverte pour la première place de pays producteur de coton quitte à recourir à l’arme fatale des O.G.M et en dépit de la surproduction qui caractérise le marché quant à cette matière première.
Nous, signataires du présent Manifeste, nous nous insurgeons contre la logique sournoise de la guerre économique qui fragilise nos pays tout en compromettant la paix sociale et la stabilité politique.
Au-delà du manque d’éthique en matière de politique économique et de coopération entre les pays industrialisés et les nôtres, la problématique des O.G.M. défie la volonté et la capacité des élites africaines à composer avec leurs peuples et à les servir au lieu de servir leurs propres intérêts. Les O.G.M. ne constituent pas une réponse honnête à la faim et à la pauvreté en Afrique, mais un moyen supplémentaire et particulièrement odieux de nous déposséder de notre patrimoine semencier au profit d’une poignée de multinationales.
La Coalition rappelle que :
Le brevetage exige que le producteur s’approvisionne en engrais et en intrants auprès d’un fournisseur, alors que le choix de la semence est un acte de souveraineté ainsi qu’un fait éminemment culturel. En disposer, l’utiliser librement, l’échanger sont parmi les rares prérogatives qui restent à notre paysannat désemparé. Nul, n’a le droit de brader cette ressource à leur insu. Il en est de même du choix des aliments que nous consommons, mais d’aucuns voudraient que les Africains se taisent et mangent n’importe quoi,
La dépossession concerne aussi les terres : les O.G.M exigent des superficies, des insecticides et des intrants qui excluent les petits producteurs
Le seuil de traçabilité intenable qui consiste à situer l’origine d’un produit, suppose que l’utilisateur (trice ) sait lire.
La menace est réelle pour les terres et les variétés locales parce que la « contamination génétique » par pollinisation est irréversible quel qu’en soit le rythme. Aucun dispositif scientifique, technique et politique, dans l’état actuel de la recherche dans nos pays ne permet de contrer un tel phénomène et d’en corriger les méfaits,
l’isolement strict des cultures, la ségrégation des lots dans le transport, le stockage, la transformation sont des exigences que même les pays riches ont du mal à respecter,
il n’existe aucun régime de responsabilité et de couverture des risques de contamination fortuite de cultures non O. G. M,
La dépossession s’opère en amont de manière plus directe, mais sournoise, dans la mesure où des dizaines de produits africains sont dérobés et brevetés sans que les communautés auxquelles elles appartiennent en soient informées à plus forte raison dédommagées,
Les recherches en laboratoire ou au champ qui sont menées ne nous permettront jamais d’appréhender et de tirer des enseignements de la tragédie des paysans indiens de l’Anctra Pradesh, où l’introduction du coton transgénique n’a nullement amélioré la situation des petits producteurs.
L’importation des O.G.M n’est qu’une dangereuse fuite en avant dans des contextes socio-économiques où les véritables maux de l’agriculture sont l’extraversion économique, les inégalités dans la répartition des efforts d’encadrement et de financement, l’ingérence des institutions de Bretton WOODS dans les décisions nationales, les subventions agricoles des pays riches, la tendance des prix agricoles à la baisse, la mauvaise gestion et la corruption.
Des gouvernants éclairés se doivent par-dessus tout de tirer le maximum d’enseignements de cet ensemble de goulots d’étranglement au lieu de se plier à la volonté d’hégémonie des Etats-Unis tout en jouant le jeu des grands groupes.
Nous, organisations signataires du présent Manifeste, réaffirmons notre attachement sacro-saint au principe de la souveraineté politique et alimentaire ainsi que l’exigence du respect scrupuleux de ce principe, qui en découle pour nos dirigeants, conformément à la Constitution dont ils sont les gardiens.
Nous en appelons à la mobilisation populaire ainsi qu’à la veille citoyenne face à la menace que constitue l’introduction des O.G.M dans notre agriculture.
Nous invitons tous les citoyens( ne) ainsi que les organisations de la société civile, les formations syndicales, politiques et de toute nature à se joindre à nous dans ce combat pour la Vie, en signant ce Manifeste.
Coalition nationale contre les OGM et pour la sauvegarde du patrimoine génétique du Mali
ACORD
ADAF/ GALLE A.M.AS.B.I.F AID MALI AIDEMET AOPP ASCOMA Association N’KO |
Association YEELEN
CAFO CAHBA C.A.D Mali CCA ONG CNOP COFEM FDS
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Forum pour l’autre Mali
GUAMINA GP/Santé Population Jeunesse Union Africaine Mali JUBILEE 2000 O.M.A.D.I REDECOMA R.E.D.E.M.A
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