Les paysans de l'Afrique de l'Ouest prennent position sur le TEC (Tarif Extérieur Commun) adopté par les chefs d'Etat de la CEDEAO, 
le 12 janvier 2006, à Niamey.

Le 26 février dernier, j'écrivais :

Les paysans ouest africains trahis par les chefs d'Etat de la CEDEAO !

(cf. abc Burkina n° 174)  A cette occasion, j'ai reçu quelques courriers me demandant s'il y avait des réactions de la société civile, et notamment des organisations paysannes.

Aujourd'hui, je suis heureux de vous présenter la réaction du ROPPA,

le Réseau des Organisations Paysannes
et des Producteurs Agricoles de l’Afrique de l’Ouest.

(site : www.roppa.info  - E-mail : Esta dirección de correo electrónico está siendo protegida contra los robots de spam. Necesita tener JavaScript habilitado para poder verlo. )

Du 30 mars au 5 avril, le ROPPA a tenu sa 4° convention ordinaire, à Saint-Louis, au Sénégal.

En voici quelques extraits qui concernent le TEC.

" Dans son adresse, le Président du ROPPA a relevé les acquis mais aussi les faiblesses de la politique agricole de la CEDEAO. Dans ce sens, il a mis en évidence le handicap majeur que constitue l’adoption par la CEDEAO du Tarif Extérieur Commun déjà en vigueur au niveau des pays de l’UEMOA. "

" La Convention a rejeté unanimement le TEC (Tarif Extérieur Commun) adopté par la CEDEAO. Cet instrument, dans son état actuel, ne peut permettre la réalisation des objectifs de sécurité et de souveraineté alimentaires, encore moins assurer des revenus décents aux exploitants familiaux.

La Convention considère qu’il est indispensable et urgent, conformément aux dispositions des articles 3 et 9 de l’accord du 12 janvier 2006 qui prévoient des possibilités de révision, de revoir à la hausse les niveaux de protection des marchés et des productions régionaux.

La Convention a donc mesuré le danger que constitue le TEC actuel de la CEDEAO au regard de l’avenir de l’agriculture paysanne et des exploitations familiales. La Convention considère que le poids démographique, économique et social que constituent les exploitations familiales organisées au sein des plateformes doit peser dans la balance des décisions des pouvoirs publics nationaux et de la CEDEAO.

La révision du TEC exige des plateformes et du ROPPA une mobilisation populaire sous plusieurs formes et coordonnée à laquelle il sera adjoint un intense travail d’information et de lobby pour obtenir, d’abord la solidarité des sociétés civiles ouest africaines, puis des OPA de l’Europe et de l’Amérique. "

Notons, par ailleurs, que la Convention du ROPPA prend également position sur les négociations actuelles entre l'Union européenne et les pays ACP en vue de parvenir à des Accords de Partenariat Economique (APE).

" La Convention a également exprimé ses vives inquiétudes quant à la précipitation et à l’opacité qui caractérisent les négociations sur les APE. Les dispositions en cours de discussion entre la CEDEAO et l’UE, outre qu’elles sont contraires aux objectifs de l’ECOWAP, sont soit en porte à faux avec celles de l’OMC (réciprocité), soit plus radicales que les mesures de libéralisation initiées par l’OMC et les institutions multilatérales de financement du développement. "

Pour en savoir davantage sur cette convention du ROPPA, vous pouvez télécharger le document final en son entier :

Résolution finale (fichier word)

Maurice Oudet
Koudougou, le 22 avril 2006

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